jeudi 23 novembre 2017

C'est pas mangeable!



Depuis plusieurs années, nous avons constaté une baisse marqué de la qualité des repas servis dans les hôpitaux et les CHSLD au Québec. Une préoccupation présente également au Canada anglais, par ailleurs. Comment se fait-il que dans un pays latin, comme le nôtre, il est possible d'aussi mal manger?

Pour moi, le feu m'a été mis aux poudres lorsque avec ma conjointe, nous avons regardé l'émission l'Épicerie du 1er novembre 2017 dernier. On y parlait du virage de la nourriture biologique des Danois, suivi également dans leurs institutions sociales, comme les écoles, et les hôpitaux. La scène était surréaliste, car nous salivions devant de la nourriture servie aux aînés et aux patients dans les hôpitaux. Tous les intervenants danois interrogés mentionnaient que l'apport de nutriments est fondamental pour toute guérison, que la qualité alimentaire aide au moral, et que manger biologique aide également notre Terre. Et ça avait vraiment bon en plus!

À l'opposé, comment se fait-il que l'on mange mieux dans un refuge de sans-abri que dans un CHSLD? Comment se fait-il qu'au Canada, pourtant membre du G8, 45% des patients admis dans les services de chirurgie ont un apport insuffisant en vitamines, minéraux et autres nutriments nécessaires? Sommes-nous en train de régresser, où à l'époque de nos ancêtres, la ration alimentaire moyenne servie dans un hôpital correspondait à un seuil de malnutrition? Scientifiquement, ces carences alimentaires avérée affectent, bien entendu, la capacité à maintenir en santé les tissus et à conserver ses capacités fonctionnelles; et à cause de ces carences, les patients demeurent statistiquement hospitalisés durant deux ou trois jours de plus (en moyenne) que les patients qui n'en souffrent pas. Cela revient à un coût de 2000$ supplémentaire par hospitalisation. ...Il est vrai que le menu servis n'est pas prescrit par un médecin. Mais face à ces chiffres, ne serait-il pas autant important de considérer la qualité de l'alimentation que celle des médicaments?
Finalement, petit exercice. Voici deux plateaux repas, l'un servit dans un hôpital japonais, et l'autre, servit dans un hôpital québécois: lequel voudriez-vous vous régaler?




Sources:
Photo personnelle
Bien manger à l'hôpital

mercredi 22 novembre 2017

Diviser par zéro

 
On dit, mathématiquement, que lors d’une division qu’elle sert à déterminer le nombre de parts possibles, d'une taille déterminée à l'avance. Ainsi, si par exemple l’on s’attend à atteindre 10 à partir de 100, suffit de prendre 100÷10=10. Par contre, si l’on prend 1 et qu’on le divise en 10, soit 1÷10=0,1 (c’est-à-dire 1 dixième). Il est entendu que plus l’on divise un nombre, plus le nombre résultant devient infime...



Le même principe s’applique à la couverture médicale des Québécois, où le ministre de la Santé Gaétan Barrette ne semble pas connaître ce principe de la division. J’en prends pour preuve la récente sortie d’un parti d’opposition, qui dénonce le manque d'heure de services malgré la création des GMF. J’avais déjà (Le Réseau de la Santé québécois, malade de ses médecins?) largement décrié cette pratique de diviser le corps médical, alors déjà en sous-nombre pour notre population: ce qui revient à saupoudrer des médecins selon la mode ou les consignes à l’ordre du jour du ministère de la Santé. Du même fait, en les distribuant partout, il en manque donc partout. Et dès qu’ils sont sur places, on les étire, on les triture; des conditions de travail détestables...


Sources:
Monkeys as managers; the affects of Toxic Stress
Les cliniques de médecine familiale sont fermées la moitié du temps les soirs et week-ends

mardi 21 novembre 2017

Vieux-Québec en Chine

Le croyez-vous maintenant que vous lisez ces lignes, que des promoteurs chinois, dans la banlieu de Shanghai chercher à reconstituer le Vieux-Québec? Une reconstitution du Château Frontenac avec une vue sur… la mer de Chine. Voilà qui devrait être possible en 2022, dans la ville de Qidong.

Ainsi, après de grande capitale européenne comme Paris ou Londres, ou même Halstatt, voici désormais que Québec fera partie du paysage chinois. Un entrepreneur québécois est impliqué, pour le service-conseil. Le représentant du Québec en Chine Jean-François Lépine, également. Il était présent à l’inauguration de la ville d’inspiration québécoise, à la fin de l’été. Il rêve déjà de spectacles d’artistes québécois, et même de l’instauration de programmes universitaires chapeautés par l’Université Laval. « Aux compagnies au Québec, j’ai dit : intéressez-vous à ce projet-là, il y a peut-être des retombées pour vous », la ville sera donc surtout un lieu de consommation de la culture québécoise. « Nous voulons promouvoir la marque du Québec pour que davantage de Chinois s’y intéressent, pour qu’ils sachent qu’il y a une culture francophone et pour y attirer davantage de touristes ».

Par son entremise, la Ville de Québec a été mise dans le coup, sans qu’elle consente à un investissement dans le projet: « Si c’est bien fait, ça peut avoir un impact et du rayonnement pour la ville, attirer l’attention sur l’original ». Souhaitons-le également.


Sources:
Le Vieux-Québec, «made in China»
Made in China: European Clone Towns
World’s First Cloned Village in China is Now Open to Visitors

lundi 20 novembre 2017

UPAC contre les Intouchables


Nouvel épisode dans la corruption au parti Libéral du Québec, que cette arrestation d’un député, alors piégé par l'escouade anti-corruption. Il cherchait alors à obtenir des informations relatives aux enquêtes anti-corruption, et qu'allait-il en faire?

Cette arrestation « s’est avérée nécessaire » afin de « sécuriser des éléments de preuve » et d'empêcher que des infractions « continuent ou se répètent ». Le récit se corse sur le fait que le député Libéral en question fut lui-même un ancien policier, Guy Ouellette et dont son ancien patron, Robert Lafrenière, il est désormais devenu le chef de l'UPAC. Règlement de comptes entre anciens collègues?


Intouchables, les députés?

À en croire le Président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, dont vous me permettrez de citer: «Les méthodes qu'elle a employées [l'UPAC]  dénotent un manque flagrant de considération à l'endroit de l'Assemblée nationale. [...] Qu'on accuse ou qu'on s'excuse. Sinon, cette Assemblée devra prendre les moyens pour défendre les fondements mêmes de son existence. »; notre démocratie serait elle-même attaquée par le fait de cette arrestation. Parlait-il réellement en notre nom? Car lui-même, ancien ministre Libéral sous Jean Charest aurait traîté aux mêmes fêtes organisées par Marc Bibeau où de l'argent sale aurait été transigé: craindrait-il lui-même d'être traduit devant une cours grâce à l'UPAC?


Qui croire? 

Face à la levée de boucliers et aux proclamations solennelles du président de l’Assemblée nationale, aux désirs d'une politique transparente et propre, la population québécoise est elle-même partagée : à qui faire confiance? Je ne cite que peu les sondages, mais celui-ci est intéressant: on constate une division quasi parfaite où 26% des répondants disent faire confiance au policier et 25% penchent plutôt du côté du député Libéral.

Entre-temps, le député de Chomedey s'est retiré de son caucus Libéral jusqu'à ce que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) se prononce sur les suites de son arrestation.
Si nos députés n'étaient pas des corrompus, qu'auraient-ils à craindre de l'enquête de l'UPAC? L’Assemblée nationale se penche sur le projet de loi 107, qui vise à accorder plus de pouvoirs et d’indépendance à l’UPAC. J'incite donc tout mes concitoyens québécois à tout faire pour encourager cette unité de police anti-corruption à accomplir son devoir et de protéger contre le parasitisme de politiciens crasseux.


vendredi 10 novembre 2017

La passion de Van Gogh





Mon film de l’année, La passion de Van Gogh… Il faut que je vous en parle! J’ai pu le voir dans le cadre de la Semaine de l’animation, organisée par le Cinéma Le Clap. Ce long métrage est co-produit majoritairement par la Pologne (et  est un véritable bijou à contempler.

Le choix du réalisateur est de parler du peintre Vincent Van Gogh au travers de ses toiles. Chacun pourrait reconnaître son style inimitable, mais comme pour beaucoup d’entre-nous, je ne le connaissais que très peu. L’artiste, on le verra dans le film, peignait les lieux communs qui faisaient partie de son milieu de vie en suivant le héros parmi une partie des quelques 800 toiles laissées en héritage à l’humanité, sur les traces du maître et les circonstances de sa mort : on le suit avec passion au cours d'un parcours d’une beauté éblouissante et mémorable. Remontant aux circonstances troubles de sa mort, on ne peut être que torturé par la tristesse de l’artiste qui a combattu toute sa vie la dépression et la pauvreté. Ce film pour l’Art est à voir absolument, c’est un véritable hommage à un artiste unique de classe mondiale dans une farandole de couleurs dont on voudrait pouvoir arrêter chaque image pour pouvoir mieux admirer la bouche ouverte.

Sources :

jeudi 9 novembre 2017

Le pays des glaces



Mise en situation. Vous êtes dans un jeu où vous gouvernez un pays. Le pays qui vous a été attribué est un pays nordique. Il comporte aussi le plus long littoral maritime du monde. Vous comptez également 2 puissants voisins qui convoitent vos ressources. Au surplus, devant surmonter des hivers longs de 4 à 6 mois, investiriez-vous dans une flotte de brise-glaces? 

Et bien à ce jeu, le gouvernement Trudeau perdrait! Parce que la flotte de brise-glaces canadienne est en état de décrépitude telle, qu’elle sera dans l’incapacité de libérer le pays des glaces : empêchant ainsi son commerce et la prospérité de ses industries. Dans sa non-prévoyance, le gouvernement fédéral en est réduit à faire appel à des armateurs privés, dotés que de remorqueurs, et pour ne dégager que les zones portuaires.

Ainsi, après la déliquescence de notre dispositif de notre surveillance aérienne maritime (Le gouvernement Harper néglige les frontières maritimes), voici désormais que nous serons bientôt dans l’incapacité de déglacer nos voies navigables? Reviendrons-nous à l’époque des ancêtres, où les moyens modernes n’étaient pas encore inventés, et nous obligeaient à «hiverner» durant toute la saison froide? Que deviendra notre pays s’il devient sinistré durant six mois par année?


Sources :

mardi 7 novembre 2017

La force des Saules

Dans une série de trois billets sur les petites forces insoupçonnées de la Nature qui peuvent transformer notre monde, en voici le dernier sur les saules.

L’importance des milieux humides est connue des scientifiques et du grand public. Ces habitats fragiles ont un grand rôle à jouer dans la nature. Entre autres, ils servent de filtre et ils aident de façon naturelle à la dépollution de l’eau douce.

Ce principe pourrait-il être utilisé pour traiter les eaux usées de nos villes? La réponses est oui! Dans le cadre de sa maîtrise, Xavier Lachapelle-Trouillard a constaté que la méthode est efficace pour les trois principaux contaminants organiques : l’azote, le phosphore et la matière organique. Comment faire? Il faut certes d'abord construire des canalisations afin d'acheminer les eaux usées vers la plantation de saules à croissance rapide. Croissance rapide? Les eaux usées sont utilisés comme nutriments: l’azote, le phosphore et les matières organiques stimulent la croissance des saules. Le choix du saule se justifiant par le fait que c’est une espèce qui pousse très vite sous nos latitudes nordiques et qu'elle n'est pas envahissante. Une fois poussés, les troncs des arbres qui ont été irrigués sont plus massifs et ils ont davantage de tiges. Ces avantages ne sont pas négligeables, car une fois récoltés, ces saules ont une valeur économique.

Ensuite, comme tout milieu humide, une portion de l’eau est évacuée dans l’atmosphère par évapotranspiration, le reste percole dans le sol: de l'aurea pure. Toutefois, un bassin de rétention est nécessaire pour stocker les eaux usées durant l’hiver. Mais une fois l’été venu, les résultats sont au rendez-vous.

Un projet déjà en démonstration à Saint-Roch-de-l’Achigan, depuis 2016. Les eaux usées irriguent une plantation de saules à croissance rapide dans le cadre du projet PhytovalP, une initiative de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal et de Polytechnique Montréal. Le tiers des municipalités québécoises, cette catégorie compte 242 municipalités, soient des villes de 300 à 800 habitants, elles auraient tout intérêt à utiliser cette méthode de traitement des eaux usées qui convient tout à fait à leurs besoins, pour des investissements minimes.

Tant de génie humain pour reproduire ce que la nature avait déjà compris?



Sources :
Des saules pour recycler les eaux usées

mardi 31 octobre 2017

500e anniversaire de la Réforme Luthérienne


Un certain 31 octobre 1517, le moine et théologien nommé Martin Luther avait placardé sur la porte d’une église de Winterburg ses « 95 thèses », le texte fondateur de la Réforme protestante de courant luthérien. Il dénonça les dérives du catholicisme de courant romain: en particulier le commerce des indulgences, à l'instar de Jan Hus qui, 2 siècles plus tôt, était mort supplicié pour les mêmes raisons. Ce fut la seconde rupture du catholicisme romain, après celle d'Henri VIII d'Angleterre, toutes deux entraîneront des guerres religieuses qui causeront des millions de morts et de déplacés; et des joutes de pouvoir aux ramifications les plus ombrageuses, voire funestes.

Signe que ces temps ont changé, ces célébrations de ce 500e anniversaire avaient été lancées il y a un an, en Suède, à Lund, en présence notamment du pape François, un fait longtemps impensable...

Sources:
L'Allemagne célèbre le 500e anniversaire de la Réforme et de son instigateur, Martin Luther

lundi 30 octobre 2017

Les glaciers artificiels

Dans une série de trois billets sur les petites forces insoupçonnées de la Nature qui peuvent transformer notre monde, en voici le second: les glaciers.

Chewang Norphel, ingénieur civil à la retraite, aujourd'hui âgé de plus de 80 ans, il a eu l’idée en 1987 de créer les premiers glaciers artificiels au Ladakh. Son travail a été salué par des prix internationaux et l'Inde l'a surnommé « Iceman » et « l'Homme des glaces ».

Le Ladakh, ce «Petit Tibet», un haut plateau himalayen du nord de l'Inde. C'est en fait un désert de rochers et de terres arides qui s'étend. Immensité sauvage, mais contrée stérile.

Sonam Wangchuk, à 49 ans, lui aussi est ingénieur, il reprend désormais les traces que lui a laissé son maître. « Je veux offrir une réponse himalayenne à un problème himalayen », résume-t'il. L'étendue hostile qui l'entoure, il la connaît, enfant du pays. Comment le reverdir?

L'idée est simple, mais la réaliser est compliquée; comme beaucoup de choses dans la vie, me direz-vous. « Quand j'étais enfant, l'abondante neige d'hiver renouvelait les glaciers, raconte Sonam Wangchuk. » Il faut reconstituer aux sommets des montagnes les anciens glaciers qui ont tous fondus: rayés de la carte par le réchauffement planétaire. Cette reconstitution n'est qu'une étape, le démarreur offert à la Nature de reprendre ses droits. En créant des mini-glaciers artificiels en l'altitude, en ruisselant au printemps, l'eau issue de la glace fondue permettra à la végétation de pousser, tout autant que d'irriguer les champs des paysans. Les plantes retiennent également l'eau dans le sol. Et par une autre force, par évaporo-sudation, elle produise leurs propres nuages et la pluie. Vous l'aurez compris, Chewang Norphel et Sonam Wangchuk veulent recréer le cycle qui avait donné la Vie à la Nature de leur pays.

Pour cela, d'abord il a déjà réalisé l'exploit l'an dernier de détourner l'eau du ruisseau situé sur les hauteurs, acheminée par des conduites souterraines, l'eau jaillit en fontaine et gèle immédiatement au contact de l'air, sur un dôme couvert de branchages. Un concept pyramidal pour limiter l'exposition au soleil; et la glace fond cinq fois moins vite. La glace forme peu à peu un cône gigantesque qui ressemble à une superbe sculpture de glace: un stupa de glace, comme il l'appelle affectueusement. ...Et pragmatiquement, car il a fait appel aux moines bouddhistes locaux pour l'aider. Et l'armée indienne lui a prêtée également main forte.

Pour y parvenir, Sonam Wangchuk a dû lancer un financement participatif sur Internet, dans ces montagnes où la connexion relève de l'exploit. Il a récolté 119 500 dollars. Grâce à cette irrigation, 5 000 arbustes ont été plantés au printemps dernier sur une parcelle du désert qui appartient à ces moines de Phyang.

En 2001, il avait été nommé « homme de l'année » en Inde par le magazine The Week. Désormais, avec quatre disciples, ils ont pour objectif d'implanter à Phyang un cycle de 90 stupas de glace. En attendant la réalisation du vrai rêve: le retour des glaciers naturels.





Sources:
L'Indien qui voulait construire des glaciers dans l'Himalaya 
L’Himalaya de demain avec Sonam Wangchuck

mercredi 25 octobre 2017

L'homme qui luttait contre la désertification


Dans une série de trois billets sur les petites forces insoupçonnées de la Nature qui peuvent transformer notre monde, en voici un premier: sur les termites.

À contrario d'Elzéard Bouffier, Yacouba Sawadogo est réel et il se mérite plus que n'importe qui le titre d'Homme qui plantait des arbres. Il en aura planté 25 hectares qui lui ont permis de lutter contre la désertification en plus de trente ans.

Comment s'y est-il pris? Yacouba Sawadogo était un cultivateur soucieux et inventif. Lorsqu'il était un adulte, à plus de 30 ans. Il avait constaté  d’années l’avancée du désert sur la forêt. Il faut savoir que le Burkina Faso, son pays d'origine: sa frontière nord est en contact avec le grand désert du Sahara. Le cercle vicieux de la sécheresses faisait ses ravages. Elles entraînaient l’avancée du désert, qui lui ravageait la brousse, qui à son tour faisant fuir les animaux. La rareté des pluies réduisant du coup  les récoltes et entraînant à sa suite l’exode des villageois. 

Inventif et observateur: avec quelques trous et surtout avec l'aide naturelle des termites, Yacouba Sawadogo a fait repousser la forêt. Il a aujourd’hui 77 ans, et vit toujours dans son village à Gourga. Voici qu'il nous montre fièrement son œuvre:



Sources:
Vidéo : ce Burkinabé de 77 ans a stoppé l'avancée du désert avec... des trous et des termites
Homme qui plantait des arbres, Frédéric Back

lundi 23 octobre 2017

Le Réseau de la Santé québécois, malade de ses médecins?

Le Ministère de la Santé du Québec est le principal débiteur du budget national (+40%). Pourtant, les listes d’attente ne raccourcissent pas, les urgences ne désemplissent pas, les médecins de famille sont toujours si peu accessibles malgré la multiplication des «super-cliniques». À cela s’ajoute, un autre mécanisme qui vient produire davantage de lenteurs : la multiplication des actes réservés aux médecins. Un corps en sous-nombre, dont on rend ensuite les tâches incontournables, cela crée donc une situation de verrou qui vient bloquer l’engrenage du cycle des soins de santé. Ce sont maintenant plus de 20% du budget de la Santé leur est directement versés, en avez-vous pour votre argent?


Pourquoi une telle pénurie et une telle centralisation des tâches? Pourquoi ces situations ne sont jamais résolues? L’argent. En fait, nos différents gouvernements nationaux, soucieux de répondre au triple besoin : répondre à la pression des collèges des médecins canadiens, tous yeux rivés sur les salaires offerts par notre voisin du Sud; engager les finissants en médecine à rester au pays; et d’assurer un service de soins publics auprès de ses électeurs… Comment offrir des bons salaires compétitifs tout en conservant le service public? On assiste d’abord à des diminutions d’admissions dans les universités, et ce, inférieures au taux de renouvellement de la profession. Dans ce jeu où chaque dormeur d’un même lit se tire la même couverture à l’un ou à l’autre, hôpitaux contre cliniques; peu importe où les ressources humaines médicales sont attitrées, le problème demeure fondamentalement le même : les médecins sont trop peu nombreux par rapport à la population. Les besoins en personnel médicaux au Canada sont d’autant plus criants, que le Royaume-Uni et la France, pourtant, vivent eux aussi des pénuries. 

Cela entraîne alors nécessairement l’effet voulu, qui est celui où, ces médecins, étant en sous-nombre sur le marché, ils ont alors beaux loisirs de facturer plus souvent des actes médicaux. En outre, étant indispensables à cause de la concentration des responsabilités, donc davantage d’actes médicaux à facturer. Du reste, on diminue les contrôles et de suivis sur ces facturations de soins, les médecins, encore d’ailleurs des travailleurs autonomes : devenant leur propre juge de ce qu’ils veulent facturer ou non. Mais cela cause d’autres débordements, heures travaillées inhumaines, donc longues périodes de vacances s’en suivants; productivité globale potache. Facturation accessoire, sans parler des frais accessoires, donc inefficience dans les coûts par rapport aux soins reçus. …Mais l’argent est là : «payez-nous sinon vous nous perdrez».

Avant de finir, les défaillances de notre système sont-elles causées uniquement par les médecins? Petit groupe facile à désigner du doigt, et on pourrait même ajouter la caricature, d’un petit groupe ignoble s’enrichissant sans vergogne et ne laissant que des ruines derrière eux, aux dépens de la vie humaine; le Réseau de la Santé québécois, malade de ses médecins? Bien sûr que non.

Les défaillances ont des causes multiples. Outre les coûts salariaux, il ne faut pas oublier la pénurie généralisée de soignants, on pourrait énumérer celles : des infirmières, des préposés aux bénéficiaires, etc.? Structurellement, il y a aussi des causes systémiques. Le financement des soins des hôpitaux est déboursé selon des historiques organisationnels, et non directement à l’acte ou selon des cycles de soins. Cela entraîne un rationnement des fournitures médicales, un rationnement de la nourriture, un rationnement des feuillets autocollants… Le Réseau est également mal informatisé, ce qui freine tout élan de convergence et de productivité dont sont capables les technologies modernes: trop de vieux systèmes, mauvaise architecture d’affaire, priorités aux mauvais endroits et, au surplus, là-bas aussi un manque d’effectif suffisant pour venir à bout de la tâche.

Cerise (ou éléphant) sur le gâteau, la refonte du Réseau en CISSS et CIUSSS aura alourdi jusqu’à l’obésité morbide les organisations sous le poids de la lourdeur de leurs complexités. Cette réforme a annihilé les petits et moyens centres de soins centrés sur une mission de santé spécifique : au lieu de petites structures agiles et rapides à répondre aux besoins changeants de ses clients. Désormais, nous avons une entité mastodonte, opérant tout, mais excellant dans rien; lent à se mouvoir et détruisant tout sur son passage qui est responsable de nos soins. Mais ça, c’est l’éternel débat de la quantité versus la qualité, n’est-ce pas? Le Réseau de la Santé québécois est malade certes, à l’image du scandale du manque de douches et de bains pour nos aînés en CHSLD, quoiqu’en disent les slogans, les valeurs, et les plans stratégiques : c’est essentiellement parce que les besoins fondamentaux des usagers ne sont pas au cœur de la mission du Réseau que tout défaille; cet essentiel devenu accessoire.

Le Réseau de la Santé québécois est malade certes, à l’image du scandale du manque de douches et de bains pour nos aînés en CHSLD et qu'une justification médicale est nécessaire pour avoir un bain, quoiqu’en disent les slogans, les valeurs, et les plans stratégiques: c’est essentiellement parce que les besoins fondamentaux des usagers ne sont pas au cœur de la mission du Réseau que tout défaille; cet essentiel devenu accessoire. Et les milliards pleuvent en secret dans la poche des médecins, qui étant incorporés, sont exonérés d'impôts...



Sources:
Entente avec les omnipraticiens: ce n’est pas 1 G$ mais plutôt 1,6 G$
Plus de la moitié des médecins du Québec incorporés

Médecins québécois : les mieux payés au pays
Des radiologistes effectuent un travail jugé inutile qui coûte des millions
La rémunération totale des médecins québécois a atteint 7,3 milliards $ en 2015-2016, 8 % de plus en un an
Rémunération des médecins: «révoltant», dit l'opposition
Le petit roi a dit: y’a trop de médecins au Québec
Des salles d’opération vides pendant qu’on délègue au privé
100 postes de moins en santé à Québec
Les postes coupés... étaient vacants, affirme Barrette
Se battre pour avoir droit à des bains en CHSLD
Barrette n’a pas l’argent pour tout rénover 
Réformes de Barrette: plus d'échecs que de réussites, tranchent trois experts
«Avez-vous fini? J'ai un autre patient qui m'attend.»
Inquiétante détresse chez les médecins 
Le grand malaise des médecins
Au Royaume-Uni, les infirmiers jouent déjà aux docteurs 
23% des Français renoncent à des soins faute d’argent. Les résultats du Baromètre Cercle Santé analysant 8 pays
Informatisation du réseau de la santé au Québec
Médecins 

mercredi 18 octobre 2017

Exposition Riopelle/Mitchell


S'il y a une exposition de peintures que je vous recommande à Québec, c'est bien celle consacrée au couple de créateurs Riopelle/Mitchell. C'est bien sûr, et ce sans aucun doute, parce que j'adore l'oeuvre de Riopelle, autant que j'ignorais celle de Mitchell. J'ai compris vite pourquoi...

Replaçons d'abord les deux artistes dans leurs contextes. Riopelle, peintre québécois, un des signataire du Refus global (il en aura même peint la couverture d'ailleurs), en exil à Paris, avec Borduas (qui l'avait écrit); d'un Québec pas encore prêt à ses œuvres: il y trouve le succès et une gloire presque instantanée. Borduas y mourra. Mitchell, étoile montante de la peinture new-yorkaise se trouve à Paris. Ils feront la rencontre l'un et de l'autre: deux extrêmes. Cette exposition demeurait inédite, parce que, et je n'ai pas de mal à le croire, les deux anciens amants écorchés ne l'auraient jamais acceptée de leur vivant.

L'exposition débute avec une merveille: 15 chevaux Citroën. Quelques toiles de Mitchell, dont on remarque peu, et, au détour d'un mur, que ne vois-je?! Ma peinture préférée!! Celle que j'adore de Riopelle. La forêt ardente, environ 2m par 2m de couleurs allucinées. 

Un peu plus loin, nous attend St-Anton, une œuvre encore plus magistrale de 2m par 4m, presque toute en blanc, venant exprimée les alpes autrichiennes: du pur génie. 

Mais après... Ouf! Là, je vais sans doute choquer mon lectorat, mais franchement: les peintures de Mitchell sont toutes également de la merdaille! Ni plus ni moins! Et c'est là où ça m'a attristé, c'est que les belles toiles viriles et si bien travaillées de l'époque parisienne de Riopelle, suite à leur rencontre, en devienne amoindries, et parfois horribles: vaines tentatives de reprendre les "techniques" de Mitchell. C'est pas mêlant, toutes les belles toiles sont de lui. Et lorsque l'un et l'autre tente de s'influencer, systématiquement la meilleures toile est de lui. Hormis, ça et là, une représentation de sa force retrouvée, c'est un parcours de salles où l'on constate les 20 années de création perdues de ce grand génie. Suite à leur rupture définitive, Jean-Paul retrouve ses repères et vole de ses ailes à nouveau, retransformant peu à peu son style. Linéairement, celles de Mitchell demeurent une diarrhée de peintures gribouillées, au surplus, ses toiles dont devait émanée une quelque impression évanescente étaient laissées pour inachevée à 50%. 

Au bilan, vous pourriez croire le contraire, mais je recommande à plein cette exposition! D'abord, les toiles exposées sont souvent issues hors des grands circuits muséaux. Ensuite, le nouveau pavillon Lassonde est calqué pour recevoir de l'art moderne: ses vastes et hautes salles ne peuvent que recevoir de grandes toiles telles que peignait Riopelle. En complément, une salle permanente est réservée au même artiste dans le pavillon voisin. Cette exposition signée du Grand paraîtra au MNBAQ du 12 octobre 2017 au 7 janvier 2018.



Sources:
Photos personnelles
MNBAQ

mardi 17 octobre 2017

Baleines à bosse à Madagascar



La baleine à bosse sont sans doute parmi les plus populaires: curieuses de leur environnement et, spectaculaires, car sautant régulièrement hors des flots causant des vagues sensationnelles. On peut aussi les observer sur un large éventails de cotes: Europe, Amérique du Nord, Afrique, le golfe du Saint-Laurent au Québec... Mais elles apprécient les mers chaudes pour leur reproduction. Voici une vidéo magnifique tournée par l'Association Cétamada vouée à leur préservation.


Sources:

lundi 16 octobre 2017

Peste à Madagascar


S'il est un mot, unique, qui signifie à lui seul un fléau, c'est bien celui de la peste. Sur cette antique gravure montrant l'usage moyenâgeux de se couvrir d'un cornet, dont le bec servait de respirateur où était logé de l'ail, du camphre: la croyance voulait que les odeurs fortes éloignaient les miasmes de la maladie...

Nous n'en sommes plus là aujourd'hui, mais ce mal n'en est pas non plus disparu. D'ailleurs, comme en plusieurs endroits dans le monde, la présence de la peste à Madagascar ne date pas d'hier. Vous trouverez plusieurs articles à cet effet, de mort de cette terrible maladie à Antananarivo et dans la Grande Île: 2013, 2014, 2015, etc. À tel point que certains osent déclarer qu'il s'agit d'un foyer endémique permanent. Par contre, l’ampleur du nombre de cas cette année 2017 dépasse tous les bilans précédents. Seulement depuis le début de septembre, l'OMS dénombre 57 personnes décédées pour 561 personnes infectées.

Devant la force de l'épidémie, alors de la Coupe des clubs champions de l’océan Indien (championnat de basketball), où l'entraîneur de l'équipe seychelloise est mort, certaine compagnie aérienne ont suspendu leurs liaisons. L’OMS a également réagit en faisant envoyer 1,2 millions de doses d’antibiotiques ainsi que libéré des fonds de 1,5 millions de dollars d’urgence pour aider Madagascar à faire face.

Là où les citoyens malgaches sont déçus, voire perplexe devant leur gouvernement, c'est dans les sa non-communication du risque et de son manque d'actions, en décrétant l'interdiction jusqu'à nouvel ordre de toutes les réunions publiques dans la capitale et ne mentionnant qu'une recrudescence saisonnière observée chaque année entre octobre et mars. Mais plus généralement, le gouvernement central a plutôt choisit l'option de l'intimidation: pointant du doigt les élus municipaux, mettant en garde les journalistes ou faisant emprisonner un homme ayant rapporté sur Facebook le bilan de l'OMS; accusé de répandre la panique. Les gens, s'informant alors sur le web, faute de mieux.

Outre les bilans, rappelons comment vaincre l'épidémie? En s'attaquant à son origine: la peste est provoquée par une bactérie qui se transmet entre l'animal (trop souvent des rats) et l'homme, notamment par la piqûre d'une puce ou par inhalation de gouttelettes respiratoires (toux, éternuement). Le port d'un masque, l'usage d'insecticide, de moustiquaire, piéger les rats, et surtout, vaincre la pauvreté des bidons-villes entourant la capitale Antananarivo. Ce sont bien là aussi les moyens les plus efficaces pour faire disparaître cette maladie infectieuse très contagieuse.


Sources:
Peste à Madagascar
Peste à Madagascar: un homme arrêté à Antananarivo
The plague in Madagascar: A permanent home
A Madagascar, la peste provoque une épidémie de panique
Madagascar : 57 morts de la peste selon l'OMS
Madagascar: la peste atteint Antananarivo 

mardi 10 octobre 2017

Tweety Bird, symbole Catalan?



Si vous avez suivi les événements des dernières semaines, pas juste des ouragans dans les Caraïbes, l'actualité relatif à la politique européenne a été centrée autours du référendum sur l'indépendance de la Catalogne. 

Un détail qui frappe, c'est que lors des diverses manifestations, on y trouve nombre de pancarte montrant Tweety bird, personnage de dessin animé étasunien. Comment est-il devenu un symbole catalan?



Et bien, comme nombre de choses dans la vie: tout à commencer involontairement! Le gouvernement espagnol, prêt à tout pour garder l'unité du territoire de l'Espagne, et de mettre un terme à toute velléité indépendantiste des Catalans, a mobilisé des milliers de policiers afin de réprimer toute l'organisation du référendum ayant pour question cette indépendance de la Catalogne. Ces actions sont bien sûr délibérées de la part du gouvernement de Madrid, et elle devra en payer le prix moral. Mais là où ce l'est moins, c'est que tout ces policiers dépêchés sur place: il faut bien les loger et les nourrir. Dans l'urgence, ce bateau de croisière peinturé avec les thèmes des Looney Toons, de l'armateur italien Moby Lines, a été loué par le gouvernement espagnol et amarré au port de Barcelone. Il doit logé en catastrophe une partie les milliers de policiers dépêchés pour mâter le référendum catalan. Sur la photo, on le voit couvert de toiles, installées après coup. On y distingue bien toutefois les personnages qui ont égayés notre enfance: Coyote, Tweety bird, Duffy le canard, et ....Gros Minet le Chat.

Si vous faites l'association, les Catalans l'ont fait eu aussi: Gros Minet le Chat venu persécuté et mettre en cage le mignon Tweety bird. Ce symbole, une fois créé, rien ne pouvait plus l'arrêté...encore moins ces bâches de la honte.



 
Sources:
CBS News
Moby lines 
Wiki Moby Lines

samedi 30 septembre 2017

Merci à tous les producteurs du terroir!

Lors de mon dernier passage au FoodCamp, j'ai eu la chance de déguster et de recevoir d'excellents produits de distributeurs et de producteurs de chez nous dont il m'est impossible de ne pas dire de bons mots:
  • L'Atelier et saveurs, pour avoir fait connaître à Québec cet art de la mixologie et de nous pourvoir désormais en produits qui nous permettent de mixer également à la maison;
  • Olives et gourmandise, pour les saveurs de ses huiles et vinaigres balsamiques aromatisés;
  • Benedictus, importateur de vin privé qui nous a fait profiter d'un bon vin découverte;
  • Ace Bakery, pour sa passion de développer des pains de qualité pour les marchés à grandes surface;
  • Valrhona, pour la qualité de ses chocolats qui n'est plus à démontrer;
  • Maelstrom Cafe, pour avoir transformé cette boisson si connue;
  • Firebarns, pour son amour des sauces épicées qui nous change enfin du sempiternel Tabasco;
  • Le Château Frontenac, qui produit son propre miel, fines herbes, tisane et friandises; 
  • Particulièrement, Oliméga, pour avoir travaillé d'arrache-pied pendant 8 ans pour développer  au Québec l'huile de cameline, une plante du Nord, si combative et qui donne à son huile des propriétés si riches au goût unique; 
  • La Lichée, pour l'excellence et la décadence de ses préparations à tartinades.

Au cours de ma journée, j'ai pu voir toute la fierté dans les yeux des producteurs qui ont développés, souvent après des années de labeur, des produits d'exceptions, distinctifs. Merci tout spécialement à vous, pour nous avoir partagé cette fierté qui nous permet de savourer de si bons produits. À tous les producteurs et distributeurs présents lors du FoodCamp 2017, à tous les producteurs du terroir québécois, et à tout ceux à venir qu'il me reste à découvrir: merci! Merci!! Merci!!!



Source:
Photo personnelle du FoodCamp 2017

Food Camp 2017: encore tout un plaisir!


S'il est un sujet dont mes amis connaissent mon enthousiasme, c'est bien celui de la Bouffe, et notamment celle servie lors du FoodCamp. Cette heureux événement nous est revenu pour une nouvelle année; pour notre plus grand bonheur! Vous n'allez pas le croire, mais moi-même, je tente de me raisonner. "Non, non, n'y retourne pas cette année, que je me suis dit." Et non, pour une sixième année consécutive, je n'ai pas écouté la petite voix angélique qui m'implorait de m'éloigner de ce lieu de perdition pour tous les gourmands qui existent! Quel est cet événement qui me passionne tant? Quoi y trouver? Voici une petite visite-résumée pour les néophytes. 

Tout d'abord, cet événement culinaire se tient toute une journée les samedi et dimanche, de l'ouverture à 8h30 jusqu'à la fin des représentations aux alentours de 17h30-18hres. L’achalandage, toujours complet, est de plusieurs centaines de personnes à chaque jours. 

Le lieux? Nul autre que le Château Frontenac, et ce, pour une 5ième année. Les deux premières éditions ayant été tenues au Château Laurier. Un petit goûter-déjeuner est servi lors de l'arrivée des participants. Ici, les Pains Ace étaient les commanditaires ainsi que les Fromages de Charlevoix qui étaient à l'honneur. La garniture décadente étant pourvue par les producteurs La lichée, un nom à retenir.

Ensuite? Et bien, ne reste qu'à se choisir une place dans la magnifique salle de bal du Château aménagée spécialement pour permettre aux différents chefs invités de nous préparer chacune de leur(s) recette(s) choisie(s), et nous, de ne rien manquer du...spectacle.

Jonathan Garnier, de la Guilde culinaire, anime l'événement depuis désormais plusieurs années, tirant des prix, mettant à l'aise les chefs, pas toujours habitués de sortir de l'ombre de l’anonymat du fond de leur cuisine pour présenter son savoir-faire devant public. Bon vivant, et tout en humour, il s'amuse avec son auditoire de gastronomes conquis d'avance.
Quels chefs? Et bien ce samedi, nous avons pu voir à l’œuvre (dans l'ordre):
  • Max l'Affamé (Max L’Affamé vous reçoit - Zeste) [ici sur la photo]
  • Yann Verreault (Le Cendrillon - QC)
  • Geneviève Everell (Sushi à la Maison)
  • Stéphane Modat (Le Champlain - Qc)
  • Laurent Godbout (Chez l'Épicier - Mtl)
  • Éric Gonzalez (L'Atelier de Joël Robuchon - Mtl)
  • Stéphanie Labelle (Pâtisserie rhubarbe - Mtl)
Quoi d'autre encore? Entre les présentations culinaires, nous ne sommes pas en reste, car tous les commanditaires et les producteurs locaux sont les exposants dans les salles à l'opposé de la salle de bal: que quelques pas pour s'y rendre.
Et, Château Frontenac oblige, nous avons une magnifique vue de notre belle Cité par la fenêtre. C'est pas désagréable, du tout!











Les chefs tous ont une cause à cœur: la bonne bouffe! Mais surtout, la bonne bouffe de chez nous. Celle qui nous ressembles, celle qui nous donne notre couleur propre: les produits de notre terroir. Ces produits qui font que la cuisine québécoise peut exister.

À cet effet, lors de cette édition, le chef Stéphane Modat, du Château Frontenac, tout juste revenu d'un périple de découvertes dans le Grand Nord, est de retour avec toutes sortes de bonnes saveurs et d'idées de recettes issus des peuples inuits. Voulant introduire le tout au menu du grand établissement, il s'est vite heurté à un problème inattendu. Québec, pays de chasseur depuis 400 ans, il est interdit ici pour tout restaurateurs ou supermarché de vendre de la viande de gibier. Il milite désormais pour faire évoluer ces lois. Il a même poussé la provocation de nous servir des bouchées d'orignal originaire de...Laponie! 

Car il y a un point de taille que je ne vous ai pas encore raconté, c'est que lors du FoodCamp, à chaque présentations des chefs, des bénévoles passent dans les allées pour nous faire déguster, en format bouchée, la recette qui est en train d'être préparée sur scène! Et c'est là tout le bonheur. Fini le temps, où comme à la maison, nous sommes tous à saliver devant une émission de cuisine. À ce congrès culinaire, nous sommes tous assis, loin du monde rêvé, à goûter les vraies saveurs du monde. Ici, nous voyons donc les bouchées de barre nutritive des chasseurs inuits: mélange de viande, de petits fruits et d'herbes. Savoureux à souhait, mais vous m'excuserez d'en avoir oublié le vrai nom.

Il nous a également servi un tartare de caribou (de Laponie) avec une mayonnaise aux œufs de poissons, telle qu'il a vu être faite par les mères de famille inuit. Une belle découverte!

Autre chef qui a retenu mon attention, Éric Gonzalez, Québécois d'adoption depuis près de 20 ans déjà, mais également Maître Cuisinier de France. Un mot: impressionnant. Car, autre plaisir de l'événement, et je le répète, nous ne sommes pas dans une émission de télé. Les chefs ne sont pas encadrés par les règles de production, ni coupé au montage: ils sont sur scène, tels qu'ils sont. Chacun avec leur personnalité, leur accent, leurs gênes, leur dada, leurs sourires.

Il nous a servit des bouchées de tartare de betteraves. En toute honnêteté, en entendant le mot je n'ai pu que penser qu'au banal. Mais au final, quelle bouchée sublime, car c'est quelque chose de voir un Maître à l’œuvre!




Toute une journée de boustifailles ne pouvait se terminer autrement que par un petit dessert. Ici, au nom bien porté de Stéphanie Labelle, elle nous a fait une petite démonstration de tout son savoir acquis lors de longues années d'apprentissage de pâtissière en France. Des petits choux fourrés à la ganache de chocolat, sans beurre, mais à l'huile de cameline.

Avant de finir, mes chefs coup-de-coeur de cette année?  Yann Verreault, pour sa bouchée de calmar; Stéphane Modat, pour son engagement et les vieilles saveurs renouvellées qu'il nous a rapporté du Nord; et finalement, Éric Gonzalez pour sa qualité de savoir-faire exceptionnelle qui a rendu un légume commun en un éblouissement de saveurs. Mon exposant favoris? Nous avons tous chacun nos coup-de-coeur après tout! Et bien, vous l'aviez déjà deviné: les tartinades La Lichée sont complètement diaboliques! 

Vous voudriez savoir les recettes des chefs? S'il est une blague récurrente à tous les événements, ce qu'elles nous ont été promises depuis il y a 7 ans, et je n'en ai jamais vu la couleur d'une seule... Le plaisir, c'est de participer, d'abord.  La prise de note et de questions aux chefs est des plus que bienvenue.

Pour finir, nous avons pu avoir la grande primeur de l'annonce de la tenue de l'événement les 24 et 25 mars 2018! Mais surtout, inédit dans l'histoire  nous avons pu avoir les noms des 6 premiers chefs qui nous cuisinerons des petits plats lors de la tenue de ce prochain rendez-vous. En reconnaissez-vous? La questions qui tue...ai-je pris des billets?

Pour acheter les vôtres (foodcamp.info)...












Sources:
Photos personnelles Foodcamp Québec 2017