lundi 11 février 2019

18 000 rêves jetés à la poubelle!


La récente décision du gouvernent Legault et de son ministre Simon Jolin-Barette de proposer la loi 9 dans le but d'éliminer le passif des 18 000 dossiers d'immigration en cours d'approbation pour le Québec et d'exiger le pouvoir d'exiger une localisation de ville de résidence pour les nouveaux arrivants est littéralement abject et me fait craindre pour mes propres droits.

D’abord, dans cette réforme, on y trouve le loufoque. On ne peut totalement jeter la pierre, car après tout, qui n’a pas rêvé un jour, dans une situation où il se trouve devant un surplus de travail dépassant l’entendement, que de tout le jeter ou carrément d’y mettre le feu? Ça, on l’a déjà vu, notamment au cours d’une célèbre grève à Postes Canada... Un tel geste, tout de même, comment est-il possible qu’une telle chose se produise par l’action d’un gouvernement responsable via son administration publique: 18000 dossiers, n’est-ce que du papier qui traînait? On en donne même le coût, 19 millions, une bagatelle sur un budget dépassant les 60 milliards. Pour le calcul, au mieux à 1:1, 18 000 personnes que l'on empêche de travailler, n'est-pas pas autant de salaires perdus pour notre économie? Mais au-delà, de la paperasse et de l'argent, qu’en était le but sinon que de permettre à des gens de pouvoir vivre spécifiquement ici au Québec. Des gens? Donc, au bout de ces formulaires, des noms, des gens? Qui avait oublié que ce sont des gens, du monde: du vrai monde? Ils ont appris à nous parler, que notre français ce n’est pas nécessairement le même qu’en France, ils ont appris à nous connaître : de futurs citoyens qui vivent déjà ici parmi nous. Nombreux sont ceux qui attendent leur famille de pouvoir venir les rejoindre. 18 000 rêves brisés, autant de gens qui se sentent trahis, qui ressentent notre mépris : qui apprennent à nous haïr.


Je connais quand même assez bien l’histoire de notre pays, et la dernière fois que des lois aussi dures avaient été votées et appliquées aux immigrants, c’était afin de limiter et contrôler les flux de travailleurs asiatiques, principalement chinois et japonais. Taxés et proscrits, tout leur était limité, de la résidence au droit d'entrée et de sortie, et ce dans plus d’une centaine de lois et politiques fédérales et provinciales qui restreignaient leurs droits. On les a même taxé lors de leur traversée du pays en train, alors qu’ils allaient prêter main-forte en Europe lors de la Grande Guerre. Par contre, aujourd’hui, au 21ième siècle: comment une telle action à des conséquences à peine moindre peut-elle est commise avec notre maturité et en pleine connaissance de cause? Est-il réellement le même but de cette manœuvre : que pour obtenir une main-d’œuvre servile bonne pour les corporations qui les emploieront?

Et puis finalement, la notion d’immigration, de recevoir des gens pour qu’ils puissent vivre dans notre pays, cette idée même est sous-jacente à celle d’une certaine générosité. Et où est-elle désormais? Où en est le en prendre moins pour en prendre soin? Au surplus, en imposant à des nouveaux arrivants le lieu où ils doivent vivre, où est ce droit à la mobilité, à la liberté? Pourquoi l’imposer aux immigrants, cette main-d’œuvre de qualité dont nous avons tant besoin alors que nous nous trouvons en situation de plein emploi, et pas aux citoyens? Qui accepterait de tout quitter, que pour d’autres chaînes? 

Je m’oppose à cette mauvaise loi 9 tout autant pour les immigrants que par réciprocité des lois, un jour c'est eux, ensuite ce pourrait être nous. Une loi qui abolit les droits de demandes déposées pourtant antérieurement. Une loi qui ouvre des portes noires. Pour moi ou ma famille qui ne voulons être en rien déportés dans une autre ville, et ce, sur seul ordre du gouvernement. J'invite tout mes concitoyens à faire valoir leur voix qu'il n'y a pas d'individu de seconde zone dans ce pays!

http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/





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