lundi 4 novembre 2019

Capitalisme par abonnement: la fin de la propriété?


Dématérialisation

Espace de stockage informatique nuagique, bonbons, gruau, peinture et figurines, rasoir, appareil photo, musique, films, automobile et jusqu'aux matelas: le développement du marché de l'abonnement, signe-t-il la fin de la propriété individuelle?

Force est de constater que beaucoup de ces objets et de ces biens qui saturent nos existences prennent aujourd’hui de moins en moins de place, physique et symbolique… La bibliothèque étendue sur des dizaines de rayons et alourdis de centaines de livres d’Aristote à Zola, face aux quelques grammes de la liseuse et ses milliers de livres. De même, la collection de cédéroms a été transformée en des abonnements à Deezer ou à Spotify, où pour quelques dollars, procure un accès illimité à toute la musique du monde. Quant à la voiture, remisée au garage, elle n’est plus exactement ce symbole de liberté et de puissance.  Les jeunes générations passent globalement moins le permis de conduire et la responsabilité d’une voiture, de son stationnement et de son entretien, est devenue une charge trop lourde, que concurrencent largement les systèmes d’autopartage et de covoiturage. La mise en contact des usagers ayant un besoin de voiture épisodique et des propriétaires, dont le véhicule reste trop souvent au garage devient donc une évidence : les uns profitent d’un service plus personnel et moins coûteux, tandis que les autres couvrent ainsi l’entretien de leur voiture.

On assiste à un découplage entre l’usage et la possession. Un phénomène attribuable non seulement à la conjonction de la crise économique et d’un souci écologique croissant, mais aussi à l’émergence de l’économie du partage. Elle porte avec elle l’idée que posséder un bien ne signifie plus nécessairement jouir de son appropriation individuelle.  Nous sommes ainsi passés d’un modèle où les biens avaient une valeur et où les services étaient gratuits à un modèle inverse : où les biens, souvent dématérialisés et dont le coût marginal approche zéro, ont perdu leur valeur, alors que les services et l’accès deviennent des mines d’or. Les entreprises d’échanges, de partage et de location, comme Communauto, Turo ou Airbnb, l’ont bien compris, qui permettent de louer sa voiture, sa maison, ses outils, de revendre… Ce qui est corroboré par les opinions où plus de 75% de la population dit privilégier l'usage à la possession, proportion particulièrement forte chez les moins de 40 ans.

L'abonnement, suite logique d'une économie d'usage où le service prime sur le bien, c’est surtout une véritable petite manne. Les consommateurs consacreraient environ 5% de l'ensemble de leurs dépenses aux abonnements, soit une moyenne de 200$ par mois. Seulement qu’en Europe, ces chiffres se multipliant, ce sont environ 46MM$ qui sont consacrés annuellement uniquement aux abonnements digitaux comme la musique et les vidéos.

D’un côté, l’abonnement est poussé par des motivations multiples, pratiques de consommation dites émergentes ou alternatives. Alors que de l’autre, souvent, c'est la seule façon d'accéder au service (exemple de Netflix). La « révolution numérique » a provoqué la dématérialisation de nos biens. Les jeunes générations aspirent moins à posséder un bien qu’à accéder à une expérience. Avec quelles conséquences ?

Intimité à louer

Le phénomène, c'est que la propriété perd du terrain partout, jusque dans ses recoins les plus intimes. Fruits des progrès de l’informatique, dans ce nouveau monde où Google, Facebook et Amazon veulent tout savoir de vos vies; pourquoi ce désir de vraiment savoir où vous êtes? Combat de multinationales de l’économie numérique, encore et toujours enchaînées à un système qui repose essentiellement sur la concurrence et la rentabilité, jusqu’à son prochain déclin? 

Dans une économie par abonnement, la propriété n’est plus constituée que par les biens qu’on possède mais des expériences qu’on partage. Ce nouveau modèle commercial de «plateforme» repose essentiellement sur la manière la plus efficace de monopoliser les données des citoyens, comme s’il s’agissait d’une matière première. Les internautes, en les leur soumettant, et ils le font généralement de «bon cœur» : elles permettent aux plateformes de répondre de façon personnalisée à leur besoin, ce qui était presque impossible à une telle échelle industrielle à l’époque du papier-crayon, sans automatisme informatique, sans Intelligence Artificielle qui vient corréler les millions de petites habitudes. Du même souffle, ces plateformes bénéficient d’une gigantesque aubaine, parce qu’avec cette présence de main-d’œuvre gratuite que constituent les internautes, en leur fournissant, plus ou moins innocemment, de par leur consommation de site web ou par les assistant «intelligents» qui écoutent systématiquement leurs conversations quotidiennes, nombre colossal de précieuses données privées que les plateformes peuvent engranger des revenus publicitaires considérables. D’où ce débat pour obtenir un revenu numérique pour les utilisateurs de celles-ci. 

Au-delà de la marchandisation de la vie privées des gens, tels leurs souvenirs photos alors que dès qu’elles sont publiées sur les différentes plateformes, elles s’en approprient directement la possession et le droit d’exploitation commercial. Ces expériences de vie, ces souvenirs, pourquoi n’appartiennent-ils plus aux personnes qui les ont vécus? À une autre époque, dans un monde rural, la notion de vie privée n’existait guère que dans les chaumières, et encore, car tout le village finissait par être au courant de tout. Avec l’arrivée des villes contemporaines et ensuite des mégapoles, les citoyens pouvaient se perdre dans la masse, devenir des numéros, être anonyme; avec les avantages et inconvénients que cela apportaient. Ce partage de nos vies sur les plateformes, à s’observer mutuellement, à se suivre, à se jalouser, à s’approuver mutuellement : est-ce un retour à une vie « rurale»? Chose certaine, depuis jadis, cette frénésie d’avoir, cette exigence n’a pas changé, elle s’est simplement transformée.

Capitalisme, je t’aime…

Que recouvre donc cette nouvelle idée de la troisième révolution industrielle en cours? Jeremy Rifkin, de dire: «En cherchant sans cesse une baisse des coûts de production et une augmentation de leur productivité par de nouvelles technologies, les géants de l’industrie y sont si bien parvenus qu’ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. […] Car la révolution technologique est telle aujourd’hui que le «coût marginal», soit le coût de production d’un objet une fois les coûts fixes absorbés, approche zéro, rendant tous ces biens non seulement abondants mais aussi virtuellement gratuits. Aujourd’hui, les secteurs de la musique, du film, de la presse, de l’édition, de la télévision, sont totalement désorganisés.» Donc, où les véritables producteurs de contenus, entre autre les artistes, et on l’aura entendu avec le véritable cri du cœur de Pierre Lapointe, ne touchent presque pas de redevances par rapport à l’écoute de leurs œuvres. Dans son cas précis, une pièce écoutée à 1M de reprise, ne lui a rapporté que ~500$, soit 0,0005$ l’écoute. Qui accepterait une fraction de cent comme salaire?

Les formules d'abonnements présentent donc de nombreux avantages pour les entrepreneurs: augmenter leur chiffre d'affaires s'ils apportent une plus grande valeur ajoutée grâce à des services complémentaires, établir un contact direct avec le client et s'assurer des revenus stables grâce à des contrats à long terme.

Elles ont beau se piquer d’apporter au capitalisme un sens social inédit, en réalité, pour ne pas trop contribuer aux finances publiques, elles pratiquent allègrement l’évasion fiscale. Assistons-nous donc à la fin de la propriété ou bien à sa concentration?

Sur le fond

Au cours d’une conférence web dont je n’arrive pas à retrouver le lien, j’avais été une première fois mis en perspective sur le sujet du capitalisme par abonnement. L’orateur faisait un parallèle avec les premiers humains. À l’époque où nous survivions de gibier et de mammouth et nous habitions dans des cavernes sans chauffage, sans eau courante et sans internet, nos lointains ancêtres devaient se contenter de ce qu’ils chassaient et cueillaient. Peu à peu ils ont su développer des techniques d’agriculture et d’élevage qui leur permirent d’avoir un apport saisonnier et constant en nourriture. Ils avaient semé, sans le savoir, la graine de notre civilisation actuelle.

Et là où il déployait son parallèle… À quoi bon courir les bois pour trouver des fruits, lorsque l’on peut trouver des graines et les planter, pour ensuite les récolter à chaque saison? Pourquoi à chaque trimestre devoir dénicher de nouveaux clients ou forcer les anciens à revenir, alors que l’on peut… Les fidéliser avec des pointages qui donnent ensuite accès à des coupons et tout ça pour manger du thon; les transformer en des «membres», même si ce en sont que de petits privilèges négligeables; les abonner, car nos services et produits ne sont pas accessibles autrement. Pourquoi créer de nouvelles œuvres, quand on a seulement à abonner les spectateurs à une série ou à une suite de films? Ainsi, à quoi bon chasser des animaux pour leur viande, alors que l’on peut les capturer dans des cages et les élever ensuite comme du bétail?

Pour pousser la réflexion plus loin, tout est bon dans une vache. On débite des quartiers et on prélève les chairs, pour les étals des supermarchés. On triture mécaniquement les bas-morceaux, pour les saucisses et les boulettes des chaînes de malbouffe. On retire la peau, pour son cuir. On récupère les os et les invendables pour les farines animales. Seuls, les excréments sont rejetés. L’internaute, tout est bon dans l’internaute. Découpé dans son ensemble, des sites qu’il consulte et qu’on suit à la trace avec les fichiers témoins : son adresse IP, sa localisation géographique, où il a mangé ce midi, où travaille-t’il? Qu’est-ce qu’il aime, avec qui il est ami? Selon son décalage horaire, les consulte-t’il de nuit? Il clique, est touchée alors la prime au référencement, le piso du commerçant qui veut se faire voir sur la planète Web, et où les premières places se paient chers. Est-ce des sites gênants ou est-il insomniaque? Des excréments? Pas de résidus : tout peut être conservé indéfiniment. Peut-on lui vendre des pilules dans notre galerie marchande? Ou d’autres abonnements à des sites de mieux-être? Référençons-le! Possède-t’il des animaux domestiques et lui proposé des abonnements pour des cadeaux à chien? Possède-t’il un véhicule, allons lire le contenu de ses courriels pour vérifier ses renouvellements d’assurances. Accrochons-le avec de la publicité ciblée! Qu’a-t’il dit à sa maman? À sa blonde? Parlait-il de lui offrir une montre? Pub! Son nom, son adresse… Son quartier, quel est la photo de son domicile? Son cellulaire, son assistant, on écoute ce qu’il se dit dans sa maison. Pour qui pourrait-il voté aux prochaines élections? Les services policiers nous demande toutes les preuves, nous les possédons toutes. Les abonnés, le bétail du nouveau siècle?



Références:

La colère de Pierre Lapointe
L'économie de l'abonnement signe-t-elle la fin de la propriété?
«Capitalisme de plateforme»: un capitalisme faussement social
Quand les jeunes n’achètent plus
Votre téléphone mobile vous écoute-t-il?

mardi 29 octobre 2019

L'Alberta et son séparatisme


Du point de vue du Québec, s'il est une chose qui fait sourire, c'est bien ce nouveau phénomène du séparatisme albertain. Il n'y a pas si longtemps, en plein surplus budgétaire, ils nous donnaient des leçon d'économie comme une bande de paysans avec une carte de crédit illimité...

Avec l'argent du pétrole, l'Alberta a tout dépensé en baisses d'impôt ou en chèque directement aux contribuables, le tout payé à même les revenus du pétrole, qui eux sont liés aux fluctuations du marché et qui demeure en quantité limité, car c'est une ressource non-renouvelable.

Et puis arriva leurs jours de malheur, le prix du brut dégringolant, aucunement préparée à la baisse du prix de la ressource, leur gouvernement se retrouve depuis dans le rouge. Au surplus, l'Alberta a un fond souverain famélique, autant pour atténuer l'inflation qui brûle leur économie que pour venir pérenniser leur richesse lorsque viendra le temps de l'après-pétrole.

La crisette! C'est la faute à tout le monde, sauf de leur mauvaise gestion. Quand ce n'est pas le Québec avec ses programmes sociaux, c'est l'Ontario qui n'y comprend rien, et quand ce n'est pas l'Ontario qui ne vote pas comme il faudrait, c'est le «dangereux» NPD ou au tour du parti Libéral qui «mijote des complots sadiques» contre l'Alberta.

En subvention directe au pétrole, l'Alberta reçoit 10MM$ par an, soit l'équivalent de 4 fois les sommes qu'ils clament verser injustement en péréquation à travers le Canada. Ils veulent réaliser l'indépendance? Enclavés et sans aide extérieure pour venir les renflouer, comment exporteront-ils leur pétrole le plus sale du monde? Juste une autre histoire pathétiquement humaine de gens désargentés qui brûleraient leur propre maison dans l'espoir d'en tirer de la compassion ou un bon prix? Ne pourraient-ils pas simplement gérer adéquatement leurs revenus de leur ressource, dont le prix est variable, et se préparer en conséquence, plutôt que de se comporter comme des enfants qui croient que la richesse est infinie et terminer en petites cigales braillardes?

Quant à la question de l'indépendance, n'en demeure pas moins qu'ils en ont bien sûr les pleins droits. Par exemple, le Québec ou l'Ontario étaient des états qui se sont librement associés afin de former l'entité qui était devenue le Canada. L'Alberta est une création juridique du Canada, faisant suite au nettoyage ethnique qu'à eu lieu dans l'Ouest afin de gagner en territoire sur les Métis francophones et d'y envoyer des paysans ukrainiens pour les peupler au nom du nouveau pays. L'Alberta est autant une province comme les autres et en bénéficie des mêmes droits que ses fondatrices. Mais plus que cela, ont-ils ce qu'il faut pour former un peuple ou ne cherchent-ils que des raisons pour se sauver avec leur argent qu'ils pensent être en danger? Au cours de l'histoire, la chose s'étaient déjà vue, comme pour Singapour, par exemple.


Références:
L’Alberta se prive de dizaines de milliards en taxation
#Wexit: Company says bots, aggregators boosted Alberta separatist movement on Twitter


jeudi 20 juin 2019

45 minutes de mensonge?



Pour la moyenne des gens de Québec qui ont déjà pris l'autobus au cours de leur jeunesse ou qui en sont des utilisateurs actifs, une affirmation a dû faire sursauter plus d'un... Le temps de 65mins en moyenne entre Charlesbourg et Sainte-Foy serait ramené à 45mins.

J'ai voulu cherché les réponses. En portant attention au tracé, je me suis aperçu qu'il était essentiellement le même que le Métrobus 801, soit 1 station tous les 70m, en moyenne. Tout ça pour un véhicule mesurant environ 30m. Aussitôt démarré, il devrait aussitôt arrêter. On pourrait alors se demander, pourquoi en s'entêtant sur le même tracer, penser qu'il pourrait en être différent avec un tramway?

Comment peut-on prétendre pouvoir compléter en 45mins un parcours de ~20-25km soit en étant arrêté minimalement de 2-5mins par arrêt de tramway, et ce pour 35 stations? Cette affirmation pourrait être démontée ou démolie par un écolier du primaire. Juste en temps d’attente, on atteint raisonnablement ~1h10-1h30! Autrement dit, ce temps de 45mins serait-il le «scénario idéal», soit : aucun arrêt entre le départ de Charlesbourg et l’arrêt à Ste-Foy? Or, la vitesse prévue du tramway devrait être comprise entre 15km/h et 30km/h. Vérification faite, compléter un trajet la distance projetée en kilomètres en tout ça 45mins exigerait de rouler, sans être arrêté par aucun feu rouge ni station, à la vitesse d'au moins ~35km/h. 

Comment peut-on alors nous faire miroiter un tel scénario? Sommes-nous dans la fausse publicité? Un délai moyen de 45 mins entre Charlesbourg et Sainte-Foy, y croyez-vous?



Voici la carte des stations du tramway de Québec
https://www.rtcquebec.ca/

jeudi 16 mai 2019

Le troisième lien des idiots


Alors que les études s'accumulent, depuis lors on connaît les chiffres des besoins autoroutiers dans la région de Québec. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) précise que 31 000 véhicules empruntent les ponts Pierre-Laporte et de Québec d’ouest en ouest contre 21 000 d’est en est. Et dans ce groupe, seule une infime proportion d’automobilistes de la région de Québec, soit 2,3%, disent passer plus d’une heure dans leur véhicule à chaque jour pour se rendre au travail. Ainsi, Québec, incluant aussi la Rive-Sud, se classe alors au 29e rang des 35 grandes régions du pays au chapitre du temps passé en voiture, ex aequo avec Winnipeg et Saskatoon. À l'échelle du Québec, seule la région de Saguenay (2,1 %), arrive derrière Québec. Sur le ton de l'humour, l'Infoman l'avait dit: du trafic à Québec, il n'y en a pas!

Pour poursuivre le plaisir, faites rapidement le calcul, d'une moyenne de 2,3% de 21 000 véhicules donne 483. Ensuite, de ce nombre, divisez par la facture totale du coût évalué du projet. Afin d'ajouter une seconde perspective, toujours selon les études, l’allègement de la circulation ne dure que 3 à 5 ans. Des politiciens douteux essayerons bien d’étirer ces chiffres, mais la réalité rattrapera tout le monde: l’impact sur la "congestion" ne pourrait qu’être marginal. Dans ce cas, pourquoi dépenser environ 3 milliards de dollars pour les besoins critiques de seulement une poignée d'automobilistes et pour une durée aussi courte, d'autant plus que les frais d'emprunt et d'entretien du lien s'étaleront sur des générations.

Et pendant ce temps, que fait-on afin d'améliorer réellement la fluidité entre Québec et Lévis: rien en tout cas dans le but de relier les deux rives par tramway, le fameux projet de transport structurant... Et rien encore moins que rien sur le TGV dans le corridor de Québec-Windsor.


Photo tirée de Radio-Canada

Références:
Enquête Origine-Destination : Bonnardel défend tout de même un 3e lien à l'est
Portrait des déplacements dans la région de Québec
Région de Québec : 2,3 % des automobilistes mettent une heure et plus à se rendre au travail
Infoman, Épisode 30
Troisième lien à l’est: les arguments favorables mis à l’épreuve des faits

mardi 9 avril 2019

Trouver un médecin de famille au Québec...


Votre délai d'attente est estimé à 457 jours... Cela vous rappelle-t’il quelque chose? Du genre: "Votre appel est important pour nous, veuillez patienter..."? Attendriez-vous 457 jours au téléphone avant de pouvoir parler à quelqu'un dont votre santé en dépend? 

Dans un précédent billet, j'avais largement discuté à quel point notre système de santé était verrouillé par une logique d'allongement indu des files d'attente afin de garantir un volume maximal de patients et donc de facturation aux médecins au Canada. En gonflant leur salaire, bien qu'en les faisant travailler des horaires de fou dans le but d'abattre un maximum de clients, cela leur permet tout même de se garantir un salaire très enviable qui le dissuaderait de quitter pour les États-Unis. Réduisant du même coup tout espoir d'une quelconque conversation un temps soit peu humaine sur son état de santé au-delà des 5 mins et en se faisant répondre que par des grognements d'un médecin fourbu attaché à 10 000 à 12 000 usagers du système de santé. L'autre effet pervers d'une telle raréfaction volontaire des ressources médicales, c'est la quasi-impossibilité de dénicher un médecin de famille, alors qu'au même moment sont baissées les admissions en médecine, car le ministre-médecin craignait de former des médecins-chômeurs.

Quelles solutions restent-ils pour les 30% de la population québécoise sans couverture médicale? Car après tout, comment pourrait-on empêcher plus de 2 millions de personnes de s'empêcher de tomber malade? Aller engorger les urgences des hôpitaux en quête d'un médecin au pris de 12hres à 24hres de temps perdu? Se déplacer dans une autre province ou même à l'étranger? Ne paie-t'on pas suffisamment d'impôt et de taxes au Québec pour se payer tous les services nécessaires près de notre domicile?

Pour les mathématiciens en vous, vous avez sans doute fait le ratio et 457 jours équivaut environ à 1 an et 3 mois, et ce n'est qu'une moyenne.... Combien d'entre-vous attendez depuis déjà plus de 2 ans, 3 ans...?



Sources:
Inscription auprès d'un médecin de famille
Rémunération à l’acte: un modèle à revoir
Le diagnostic du père de l’assurance maladie
Des médecins plus riches et moins productifs, selon une étude 
Les Québécois se font de plus en plus soigner à l'extérieur
Des médecins torpillent Rendez-vous santé Québec
Gaétan Barrette coupe le nombre de futurs médecins 

lundi 11 février 2019

18 000 rêves jetés à la poubelle!


La récente décision du gouvernent Legault et de son ministre Simon Jolin-Barette de proposer la loi 9 dans le but d'éliminer le passif des 18 000 dossiers d'immigration en cours d'approbation pour le Québec et d'exiger le pouvoir d'exiger une localisation de ville de résidence pour les nouveaux arrivants est littéralement abject et me fait craindre pour mes propres droits.

D’abord, dans cette réforme, on y trouve le loufoque. On ne peut totalement jeter la pierre, car après tout, qui n’a pas rêvé un jour, dans une situation où il se trouve devant un surplus de travail dépassant l’entendement, que de tout le jeter ou carrément d’y mettre le feu? Ça, on l’a déjà vu, notamment au cours d’une célèbre grève à Postes Canada... Un tel geste, tout de même, comment est-il possible qu’une telle chose se produise par l’action d’un gouvernement responsable via son administration publique: 18000 dossiers, n’est-ce que du papier qui traînait? On en donne même le coût, 19 millions, une bagatelle sur un budget dépassant les 60 milliards. Pour le calcul, au mieux à 1:1, 18 000 personnes que l'on empêche de travailler, n'est-pas pas autant de salaires perdus pour notre économie? Mais au-delà, de la paperasse et de l'argent, qu’en était le but sinon que de permettre à des gens de pouvoir vivre spécifiquement ici au Québec. Des gens? Donc, au bout de ces formulaires, des noms, des gens? Qui avait oublié que ce sont des gens, du monde: du vrai monde? Ils ont appris à nous parler, que notre français ce n’est pas nécessairement le même qu’en France, ils ont appris à nous connaître : de futurs citoyens qui vivent déjà ici parmi nous. Nombreux sont ceux qui attendent leur famille de pouvoir venir les rejoindre. 18 000 rêves brisés, autant de gens qui se sentent trahis, qui ressentent notre mépris : qui apprennent à nous haïr.


Je connais quand même assez bien l’histoire de notre pays, et la dernière fois que des lois aussi dures avaient été votées et appliquées aux immigrants, c’était afin de limiter et contrôler les flux de travailleurs asiatiques, principalement chinois et japonais. Taxés et proscrits, tout leur était limité, de la résidence au droit d'entrée et de sortie, et ce dans plus d’une centaine de lois et politiques fédérales et provinciales qui restreignaient leurs droits. On les a même taxé lors de leur traversée du pays en train, alors qu’ils allaient prêter main-forte en Europe lors de la Grande Guerre. Par contre, aujourd’hui, au 21ième siècle: comment une telle action à des conséquences à peine moindre peut-elle est commise avec notre maturité et en pleine connaissance de cause? Est-il réellement le même but de cette manœuvre : que pour obtenir une main-d’œuvre servile bonne pour les corporations qui les emploieront?

Et puis finalement, la notion d’immigration, de recevoir des gens pour qu’ils puissent vivre dans notre pays, cette idée même est sous-jacente à celle d’une certaine générosité. Et où est-elle désormais? Où en est le en prendre moins pour en prendre soin? Au surplus, en imposant à des nouveaux arrivants le lieu où ils doivent vivre, où est ce droit à la mobilité, à la liberté? Pourquoi l’imposer aux immigrants, cette main-d’œuvre de qualité dont nous avons tant besoin alors que nous nous trouvons en situation de plein emploi, et pas aux citoyens? Qui accepterait de tout quitter, que pour d’autres chaînes? 

Je m’oppose à cette mauvaise loi 9 tout autant pour les immigrants que par réciprocité des lois, un jour c'est eux, ensuite ce pourrait être nous. Une loi qui abolit les droits de demandes déposées pourtant antérieurement. Une loi qui ouvre des portes noires. Pour moi ou ma famille qui ne voulons être en rien déportés dans une autre ville, et ce, sur seul ordre du gouvernement. J'invite tout mes concitoyens à faire valoir leur voix qu'il n'y a pas d'individu de seconde zone dans ce pays!

http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/





Projet de loi sur l’immigration: grogne contre la décision de rejeter 18 000 dossiers
Ils voient leurs rêves jetés à la poubelle: des immigrants se sentent «trahis» par le Québec
Immigration : une loi qui tire plus vite que son ombre
Legault continue de défendre la réforme de l'immigration
Le voyage vers l'Europe
Loi de l’immigration chinoise
Immigration : Québec va contacter les 18 000 requérants évincés 
Moins du tiers des dossiers d’immigration au Québec traînent depuis plus de trois ans

lundi 14 janvier 2019

Quand vous en avez assez...


Vous en avez assez d'être les spectateurs et les victimes directes ou indirectes des propos et des agissements du gouvernement étasunien de Donald Trump qui nie les changements climatiques, s'en prend aux Afro-américains et aux Mexicains? Et bien à cela, les petits actes de révolte silencieuse peuvent vous apporter beaucoup de bien. Je m'explique.

Avec une vulgarité totalement assumée, s'il est pour moi un passage plus laborieux que d'autre est bien celui de la déjection du numéro 2 aux toilettes. Il fut un temps pas si lointain, où de retour de ma journée de travail, au soir, grâce à l'effet laxatif des comptes à payer reçu par la poste, tout en les sortant un à un de leur enveloppe: ce moyen excrétoire me procurait le meilleur des effets. Toutefois, cette époque est révolue à notre âge numérique où nous recevons nos factures de services essentiels de façon électronique. Je ne pensais plus jamais retrouver ce moment si libérateur...et ce jusqu'à ce que Donald Trump soit élu président des États-Unis. 

Depuis son arrivée et l'accumulation aggravée de scandales et de ses défécations verbales à tout va, je me suis procuré des rouleaux de papier de toilette à son effigie. À partir de là, mes épisodes de bouse ont retrouvé leurs joies oubliées. D'ailleurs, lorsqu'il me prend une envie: je dis désormais que je vais aller visiter Trump. Se torcher le cul sur son visage tout orangé, dès lors tout couvert de mes merdes, chacun de ces moments m'apportent une joie expiatrice.

Je ne saurais recommander davantage...