mercredi 18 octobre 2017

Exposition Riopelle/Mitchell


S'il y a une exposition de peintures que je vous recommande à Québec, c'est bien celle consacrée au couple de créateurs Riopelle/Mitchell. C'est bien sûr, et ce sans aucun doute, parce que j'adore l'oeuvre de Riopelle, autant que j'ignorais celle de Mitchell. J'ai compris vite pourquoi...

Replaçons d'abord les deux artistes dans leurs contextes. Riopelle, peintre québécois, un des signataire du Refus global (il en aura même peint la couverture d'ailleurs), en exil à Paris, avec Borduas (qui l'avait écrit); d'un Québec pas encore prêt à ses œuvres: il y trouve le succès et une gloire presque instantanée. Borduas y mourra. Mitchell, étoile montante de la peinture new-yorkaise se trouve à Paris. Ils feront la rencontre l'un et de l'autre: deux extrêmes. Cette exposition demeurait inédite, parce que, et je n'ai pas de mal à le croire, les deux anciens amants écorchés ne l'auraient jamais acceptée de leur vivant.

L'exposition débute avec une merveille: 15 chevaux Citroën. Quelques toiles de Mitchell, dont on remarque peu, et, au détour d'un mur, que ne vois-je?! Ma peinture préférée!! Celle que j'adore de Riopelle. La forêt ardente, environ 2m par 2m de couleurs allucinées. 

Un peu plus loin, nous attend St-Anton, une œuvre encore plus magistrale de 2m par 4m, presque toute en blanc, venant exprimée les alpes autrichiennes: du pur génie. 

Mais après... Ouf! Là, je vais sans doute choquer mon lectorat, mais franchement: les peintures de Mitchell sont toutes également de la merdaille! Ni plus ni moins! Et c'est là où ça m'a attristé, c'est que les belles toiles viriles et si bien travaillées de l'époque parisienne de Riopelle, suite à leur rencontre, en devienne amoindries, et parfois horribles: vaines tentatives de reprendre les "techniques" de Mitchell. C'est pas mêlant, toutes les belles toiles sont de lui. Et lorsque l'un et l'autre tente de s'influencer, systématiquement la meilleures toile est de lui. Hormis, ça et là, une représentation de sa force retrouvée, c'est un parcours de salles où l'on constate les 20 années de création perdues de ce grand génie. Suite à leur rupture définitive, Jean-Paul retrouve ses repères et vole de ses ailes à nouveau, retransformant peu à peu son style. Linéairement, celles de Mitchell demeurent une diarrhée de peintures gribouillées, au surplus, ses toiles dont devait émanée une quelque impression évanescente étaient laissées pour inachevée à 50%. 

Au bilan, vous pourriez croire le contraire, mais je recommande à plein cette exposition! D'abord, les toiles exposées sont souvent issues hors des grands circuits muséaux. Ensuite, le nouveau pavillon Lassonde est calqué pour recevoir de l'art moderne: ses vastes et hautes salles ne peuvent que recevoir de grandes toiles telles que peignait Riopelle. En complément, une salle permanente est réservée au même artiste dans le pavillon voisin. Cette exposition signée du Grand paraîtra au MNBAQ du 12 octobre 2017 au 7 janvier 2018.



Sources:
Photos personnelles
MNBAQ

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