jeudi 23 novembre 2017

C'est pas mangeable!



Depuis plusieurs années, nous avons constaté une baisse marqué de la qualité des repas servis dans les hôpitaux et les CHSLD au Québec. Une préoccupation présente également au Canada anglais, par ailleurs. Comment se fait-il que dans un pays latin, comme le nôtre, il est possible d'aussi mal manger?

Pour moi, le feu m'a été mis aux poudres lorsque avec ma conjointe, nous avons regardé l'émission l'Épicerie du 1er novembre 2017 dernier. On y parlait du virage de la nourriture biologique des Danois, suivi également dans leurs institutions sociales, comme les écoles, et les hôpitaux. La scène était surréaliste, car nous salivions devant de la nourriture servie aux aînés et aux patients dans les hôpitaux. Tous les intervenants danois interrogés mentionnaient que l'apport de nutriments est fondamental pour toute guérison, que la qualité alimentaire aide au moral, et que manger biologique aide également notre Terre. Et ça avait vraiment bon en plus!

À l'opposé, comment se fait-il que l'on mange mieux dans un refuge de sans-abri que dans un CHSLD? Comment se fait-il qu'au Canada, pourtant membre du G8, 45% des patients admis dans les services de chirurgie ont un apport insuffisant en vitamines, minéraux et autres nutriments nécessaires? Sommes-nous en train de régresser, où à l'époque de nos ancêtres, la ration alimentaire moyenne servie dans un hôpital correspondait à un seuil de malnutrition? Scientifiquement, ces carences alimentaires avérée affectent, bien entendu, la capacité à maintenir en santé les tissus et à conserver ses capacités fonctionnelles; et à cause de ces carences, les patients demeurent statistiquement hospitalisés durant deux ou trois jours de plus (en moyenne) que les patients qui n'en souffrent pas. Cela revient à un coût de 2000$ supplémentaire par hospitalisation. ...Il est vrai que le menu servis n'est pas prescrit par un médecin. Mais face à ces chiffres, ne serait-il pas autant important de considérer la qualité de l'alimentation que celle des médicaments?
Finalement, petit exercice. Voici deux plateaux repas, l'un servit dans un hôpital japonais, et l'autre, servit dans un hôpital québécois: lequel voudriez-vous vous régaler?




Sources:
Photo personnelle
Bien manger à l'hôpital

mercredi 22 novembre 2017

Diviser par zéro

 
On dit, mathématiquement, que lors d’une division qu’elle sert à déterminer le nombre de parts possibles, d'une taille déterminée à l'avance. Ainsi, si par exemple l’on s’attend à atteindre 10 à partir de 100, suffit de prendre 100÷10=10. Par contre, si l’on prend 1 et qu’on le divise en 10, soit 1÷10=0,1 (c’est-à-dire 1 dixième). Il est entendu que plus l’on divise un nombre, plus le nombre résultant devient infime...



Le même principe s’applique à la couverture médicale des Québécois, où le ministre de la Santé Gaétan Barrette ne semble pas connaître ce principe de la division. J’en prends pour preuve la récente sortie d’un parti d’opposition, qui dénonce le manque d'heure de services malgré la création des GMF. J’avais déjà (Le Réseau de la Santé québécois, malade de ses médecins?) largement décrié cette pratique de diviser le corps médical, alors déjà en sous-nombre pour notre population: ce qui revient à saupoudrer des médecins selon la mode ou les consignes à l’ordre du jour du ministère de la Santé. Du même fait, en les distribuant partout, il en manque donc partout. Et dès qu’ils sont sur places, on les étire, on les triture; des conditions de travail détestables...


Sources:
Monkeys as managers; the affects of Toxic Stress
Les cliniques de médecine familiale sont fermées la moitié du temps les soirs et week-ends

mardi 21 novembre 2017

Vieux-Québec en Chine

Le croyez-vous maintenant que vous lisez ces lignes, que des promoteurs chinois, dans la banlieu de Shanghai chercher à reconstituer le Vieux-Québec? Une reconstitution du Château Frontenac avec une vue sur… la mer de Chine. Voilà qui devrait être possible en 2022, dans la ville de Qidong.

Ainsi, après de grande capitale européenne comme Paris ou Londres, ou même Halstatt, voici désormais que Québec fera partie du paysage chinois. Un entrepreneur québécois est impliqué, pour le service-conseil. Le représentant du Québec en Chine Jean-François Lépine, également. Il était présent à l’inauguration de la ville d’inspiration québécoise, à la fin de l’été. Il rêve déjà de spectacles d’artistes québécois, et même de l’instauration de programmes universitaires chapeautés par l’Université Laval. « Aux compagnies au Québec, j’ai dit : intéressez-vous à ce projet-là, il y a peut-être des retombées pour vous », la ville sera donc surtout un lieu de consommation de la culture québécoise. « Nous voulons promouvoir la marque du Québec pour que davantage de Chinois s’y intéressent, pour qu’ils sachent qu’il y a une culture francophone et pour y attirer davantage de touristes ».

Par son entremise, la Ville de Québec a été mise dans le coup, sans qu’elle consente à un investissement dans le projet: « Si c’est bien fait, ça peut avoir un impact et du rayonnement pour la ville, attirer l’attention sur l’original ». Souhaitons-le également.


Sources:
Le Vieux-Québec, «made in China»
Made in China: European Clone Towns
World’s First Cloned Village in China is Now Open to Visitors

lundi 20 novembre 2017

UPAC contre les Intouchables


Nouvel épisode dans la corruption au parti Libéral du Québec, que cette arrestation d’un député, alors piégé par l'escouade anti-corruption. Il cherchait alors à obtenir des informations relatives aux enquêtes anti-corruption, et qu'allait-il en faire?

Cette arrestation « s’est avérée nécessaire » afin de « sécuriser des éléments de preuve » et d'empêcher que des infractions « continuent ou se répètent ». Le récit se corse sur le fait que le député Libéral en question fut lui-même un ancien policier, Guy Ouellette et dont son ancien patron, Robert Lafrenière, il est désormais devenu le chef de l'UPAC. Règlement de comptes entre anciens collègues?


Intouchables, les députés?

À en croire le Président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, dont vous me permettrez de citer: «Les méthodes qu'elle a employées [l'UPAC]  dénotent un manque flagrant de considération à l'endroit de l'Assemblée nationale. [...] Qu'on accuse ou qu'on s'excuse. Sinon, cette Assemblée devra prendre les moyens pour défendre les fondements mêmes de son existence. »; notre démocratie serait elle-même attaquée par le fait de cette arrestation. Parlait-il réellement en notre nom? Car lui-même, ancien ministre Libéral sous Jean Charest aurait traîté aux mêmes fêtes organisées par Marc Bibeau où de l'argent sale aurait été transigé: craindrait-il lui-même d'être traduit devant une cours grâce à l'UPAC?


Qui croire? 

Face à la levée de boucliers et aux proclamations solennelles du président de l’Assemblée nationale, aux désirs d'une politique transparente et propre, la population québécoise est elle-même partagée : à qui faire confiance? Je ne cite que peu les sondages, mais celui-ci est intéressant: on constate une division quasi parfaite où 26% des répondants disent faire confiance au policier et 25% penchent plutôt du côté du député Libéral.

Entre-temps, le député de Chomedey s'est retiré de son caucus Libéral jusqu'à ce que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) se prononce sur les suites de son arrestation.
Si nos députés n'étaient pas des corrompus, qu'auraient-ils à craindre de l'enquête de l'UPAC? L’Assemblée nationale se penche sur le projet de loi 107, qui vise à accorder plus de pouvoirs et d’indépendance à l’UPAC. J'incite donc tout mes concitoyens québécois à tout faire pour encourager cette unité de police anti-corruption à accomplir son devoir et de protéger contre le parasitisme de politiciens crasseux.


vendredi 10 novembre 2017

La passion de Van Gogh





Mon film de l’année, La passion de Van Gogh… Il faut que je vous en parle! J’ai pu le voir dans le cadre de la Semaine de l’animation, organisée par le Cinéma Le Clap. Ce long métrage est co-produit majoritairement par la Pologne (et  est un véritable bijou à contempler.

Le choix du réalisateur est de parler du peintre Vincent Van Gogh au travers de ses toiles. Chacun pourrait reconnaître son style inimitable, mais comme pour beaucoup d’entre-nous, je ne le connaissais que très peu. L’artiste, on le verra dans le film, peignait les lieux communs qui faisaient partie de son milieu de vie en suivant le héros parmi une partie des quelques 800 toiles laissées en héritage à l’humanité, sur les traces du maître et les circonstances de sa mort : on le suit avec passion au cours d'un parcours d’une beauté éblouissante et mémorable. Remontant aux circonstances troubles de sa mort, on ne peut être que torturé par la tristesse de l’artiste qui a combattu toute sa vie la dépression et la pauvreté. Ce film pour l’Art est à voir absolument, c’est un véritable hommage à un artiste unique de classe mondiale dans une farandole de couleurs dont on voudrait pouvoir arrêter chaque image pour pouvoir mieux admirer la bouche ouverte.

Sources :

jeudi 9 novembre 2017

Le pays des glaces



Mise en situation. Vous êtes dans un jeu où vous gouvernez un pays. Le pays qui vous a été attribué est un pays nordique. Il comporte aussi le plus long littoral maritime du monde. Vous comptez également 2 puissants voisins qui convoitent vos ressources. Au surplus, devant surmonter des hivers longs de 4 à 6 mois, investiriez-vous dans une flotte de brise-glaces? 

Et bien à ce jeu, le gouvernement Trudeau perdrait! Parce que la flotte de brise-glaces canadienne est en état de décrépitude telle, qu’elle sera dans l’incapacité de libérer le pays des glaces : empêchant ainsi son commerce et la prospérité de ses industries. Dans sa non-prévoyance, le gouvernement fédéral en est réduit à faire appel à des armateurs privés, dotés que de remorqueurs, et pour ne dégager que les zones portuaires.

Ainsi, après la déliquescence de notre dispositif de notre surveillance aérienne maritime (Le gouvernement Harper néglige les frontières maritimes), voici désormais que nous serons bientôt dans l’incapacité de déglacer nos voies navigables? Reviendrons-nous à l’époque des ancêtres, où les moyens modernes n’étaient pas encore inventés, et nous obligeaient à «hiverner» durant toute la saison froide? Que deviendra notre pays s’il devient sinistré durant six mois par année?


Sources :

mardi 7 novembre 2017

La force des Saules

Dans une série de trois billets sur les petites forces insoupçonnées de la Nature qui peuvent transformer notre monde, en voici le dernier sur les saules.

L’importance des milieux humides est connue des scientifiques et du grand public. Ces habitats fragiles ont un grand rôle à jouer dans la nature. Entre autres, ils servent de filtre et ils aident de façon naturelle à la dépollution de l’eau douce.

Ce principe pourrait-il être utilisé pour traiter les eaux usées de nos villes? La réponses est oui! Dans le cadre de sa maîtrise, Xavier Lachapelle-Trouillard a constaté que la méthode est efficace pour les trois principaux contaminants organiques : l’azote, le phosphore et la matière organique. Comment faire? Il faut certes d'abord construire des canalisations afin d'acheminer les eaux usées vers la plantation de saules à croissance rapide. Croissance rapide? Les eaux usées sont utilisés comme nutriments: l’azote, le phosphore et les matières organiques stimulent la croissance des saules. Le choix du saule se justifiant par le fait que c’est une espèce qui pousse très vite sous nos latitudes nordiques et qu'elle n'est pas envahissante. Une fois poussés, les troncs des arbres qui ont été irrigués sont plus massifs et ils ont davantage de tiges. Ces avantages ne sont pas négligeables, car une fois récoltés, ces saules ont une valeur économique.

Ensuite, comme tout milieu humide, une portion de l’eau est évacuée dans l’atmosphère par évapotranspiration, le reste percole dans le sol: de l'aurea pure. Toutefois, un bassin de rétention est nécessaire pour stocker les eaux usées durant l’hiver. Mais une fois l’été venu, les résultats sont au rendez-vous.

Un projet déjà en démonstration à Saint-Roch-de-l’Achigan, depuis 2016. Les eaux usées irriguent une plantation de saules à croissance rapide dans le cadre du projet PhytovalP, une initiative de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal et de Polytechnique Montréal. Le tiers des municipalités québécoises, cette catégorie compte 242 municipalités, soient des villes de 300 à 800 habitants, elles auraient tout intérêt à utiliser cette méthode de traitement des eaux usées qui convient tout à fait à leurs besoins, pour des investissements minimes.

Tant de génie humain pour reproduire ce que la nature avait déjà compris?



Sources :
Des saules pour recycler les eaux usées