mardi 26 février 2013

De l’histoire des Sirois



Aujourd'hui, vous me permettrez ce petit retour pour rendre hommage à une des familles pionnières en Amérique française: les Sirois.



Le nom de famille Sirois


Le nom de Sirois n’a pas à proprement parler d’origine clairement écrite. Seuls les nobles, dans le but de conserver les traces de leur lignée, étaient obligés à ce travail, les gens du commun n’étant inscrits qu’aux registres d’églises et traités notariés, nos ancêtres étant catholiques et de France. De plus, étant donné les années où nous devons remonter, soit au 17ième siècle et avant, peu de traces subsistent : la durée de conservation du papier, ainsi que les nombreux événements qui ont chamboulés l’Europe n’ont pas permis de laisser une trace claire qui puisse nous servir, à ce jour, à retrouver la trace de notre aïeul en France. Ce qui peut aussi brouiller les cartes, le dépouillement des manuscrits anciens posent des difficultés de lecture : plusieurs lettres pouvent être confondues, problème d'autant plus redoutable, que plusieurs noms se ressemblent. On le voit certes avec notre nom de famille Sirois, mais aussi avec Siroy, et même notre premier ancêtre en Amérique qui signait son nom Cirroi. En fait, on répertorie, dans les actes québécois seulement, pas moins de 17 graphies différentes du nom Sirois classées ici en ordre de dénombrement : SYROIS, SIROIS, SIROY, SYROI, CIROY, SIROI, CIROIS, CIROI, SYROY, CYROI, CYROY, SYROIX, CIROIX, CYROIS, SERROIS, SYROYS et, la non moindre, SIROUOIS. L’écrivait-on bien? Notre patronyme pouvant-il être le fait des autorités lettrés, notaires et curés, ou tous étaient-ils dans l’erreur? Beaucoup est question d’interprétations, mais celles-ci resteront fixées autours de l’orthographe que nous utilisons aujourd’hui encore, soit Sirois.



Si l’on se fie au sens littéral ou sonore du nom Sirois, cela peut nous révéler des indices. Il y a la dérivation six-rois, également sieur d’oie. …Ou sur un ton plus familier, et en formant un anagramme : roi-si, le roi-des-si…Pour ceux qui aiment trop discuter et argumenter! Plus sérieusement, selon les étymologistes spécialisés en nom de famille, il pourrait s’agir d’une altération de Sirouet, dérivé lui-même de Sirou, du nom germanique Sarwulf, combinaison qui signifie armure et loup, soit loup en armure; dont on peut former l’hypothèse qu’il eusse été un patronyme de guerre qui aurait pu appartenir à un alsacien ou un lansquenet d’Allemagne, servant en tant que mercenaire en France.

Maintenant, pourquoi utilisons-nous Sirois, et pas Duplessis, car notre ancêtre commun d’Amérique s’appelait François Sirois dit Duplessis? Cela peut-il nous en apprendre plus? Sommes-nous des Duplessis? Non, bien que des ancêtres Sirois se fassent appeler Duplessis aujourd’hui, nous sommes bien des Sirois. Ainsi, pour la même raison qu’un jour un ancêtre a laissé tomber son nom de famille au profit du patronyme, le nôtre a tout simplement fait l’inverse. La formule « dit » était courante à l’époque où chacun portait un surnom en gage de patronyme et par lequel on se faisait interpeller par des connaissances. Esthétique comme utilitaire, cela venait également caractériser la personne, et donc la distinguer, alors qu’à cette époque, les numéros d’identités, si courants aujourd’hui, n’étaient pas d’usage alors. Les familles du même nom habitant souvent les mêmes agglomérations, villes et villages, cela rendait les communications ainsi que le travail administratif plus pratiques. Avatar d’Internet avant le temps, on retrouve ainsi, parmi tant d’autres familles, des dit Sanschagrin, dit Desjardins, dit Petit ou dit Sansquartier, et dont plusieurs ont conservé le surnom de l’ancêtre en guise de nom de famille; on les lit et entend encore ainsi de nos jours. 

Surnom de guerre, façons de caractère, sobriquet lié à une caractéristique physique, indication géographique. Un plessis étant un coteau fortifié servant de lieu défensif, c’est également une ville. Mais notre ancêtre provenait de St-Germain-en-laye, à l’ouest de Paris. Cela nous mène à une autre piste d’où provient exactement notre descendant Sirois. On sait qu’il a été baptisé à St-Germain-en-laye, il y serait sans doute né, l’usage voulant que le baptême ayant lieu peu après la naissance. C’était alors le lieu de villégiature du roi de France, le lieu où seyait son château pour ses parties de chasses, avec ses proches et la noblesse en quête de ses faveurs. Dans le premier contrat de mariage de François Sirois, il est dit que ses parents proviennent d’Alboeuf et dont son père, Jean Sirois, était écuyer. Ce traité de mariage nous éclaire quelque peu. Un écuyer étant à l’époque nécessairement au service d’un noble. Plus qu’un travail, il s’agissait aussi d’une fonction honorifique : un écuyer, d’abord un métier d’arme, il commandait aux pages et valets-de-pieds attachés au service de l’écurie afin de veiller à la bonne santé des chevaux, mais également à l’entretien des carrosses, calèches et chaises à porteurs; desquels il a droit de se servir. Autre privilège, l’écuyer devait donner la main à son seigneur, s’il a besoin d'aide, afin de monter en carrosse ou en chaise. Cela peut faire rire aujourd’hui, mais il s’agissait d’une position enviable. Il faut aussi se rappeler que Versailles n’était pas encore construit; St-Germain-en-laye était donc l’endroit où logeait le roi lors des chasses.  Jean Sirois dit Duplessis était marié à Marie-Angélique Dumont. Les registres d’église et de cour regorgent de nombreux Duplessy et Dumont, notamment à celle du roi : page d’honneur, cocher, messager, rembourreur, garçon d’écurie, etc. Était-il au service du roi? Une autre hypothèse se pose, si nos ancêtres avaient pris le nom de la famille qu’ils servaient? Les Duplessis étaient aussi une famille noble qui aurait pu loger sur place : être admis aux chasses du roi était un des plus grands honneurs de la cour. Il n’est pas possible d’écarter, non plus, la pratique que faisaient les nobles, en mettant à leur service leur progéniture illégitime, témoignage d’un lien affectif, en voulant les garder près d’eux, et démontrant le souci de les écarter du besoin. Y avait-il d’autres Sirois? Oui, un seul durant la même époque, et dont il semblerait qu’il n’eût pas eu de lien de famille avec la nôtre. François Sirois avait-il des frères et sœurs? Fort probable, car des traces de Sirois ayant passés par les Pays-Bas (Hollande) et en Afrique du Sud pourraient étayer une autre théorie, celle des protestants huguenots fuyant la France. Les documents bien sûr, ne disent pas tout. On ne le saura sans doute jamais.


Les Sirois en Amérique

Pour notre histoire à tous, notre Grand-père restera alors François Sirois dit Duplessis, enfant unique, mais qui, comme pêcheur ou engagé, il aurait payé son passage en bateau pour venir s’établir en Nouvelle-France. Parti sans doute, de Honfleur, Rouen ou St-Malo, après deux à trois mois de mer en moyenne, à se faire balloter, passager dans la sainte-barbe : entrepont exigu, ne pouvant pas se tenir debout, ils étaient 100 à 300 autres comme lui contraints de rester dans l'obscurité, pas chandelle à cause des risques d'incendie, suivant le roulis des vagues, ne comportant presque pas d'ouvertures, l'air vicié et la puanteur était de tous les instants; au milieu des rats et des râles de ceux qui étaient malades, pas de places réservées: les plus chanceux couchaient dans des hamacs, les autres à terre; et lorsque c’était trop sale, on ordonnait aux cochons de faire « le ménage ». Était-il venu seul? Quelle en était la raison? Le désir de l’aventure? Pas de position qui l’attendait à la cour d’un noble, comme sans doute son père, alors que le grand domaine de chasse et le château royal était transféré à Versailles, St-Germain-en-laye n’étant plus assez grandiose pour Louis XIV? Il aurait pu résider à Québec, un temps, avant de s’établir dans la région du Bas-du-fleuve, mais rien n’en est sûr dans le recensement de la vieille capitale. 
Le périple en Amérique de notre cher François concordait aussi avec d’autres événements antérieurs. En 1676, la Seigneurie de la Bouteillerie étant récemment fondée, dans la région qui s’appelle maintenant Rivière-Ouelle un certain Jacques Thiboutot y reçu une terre de la part de son seigneur, un écuyer nommé Jean-Baptiste-François Deschamps. 

Elle faisait 6 arpents par 40 arpents et elle avait front sur le Fleuve. Jacques Thiboutot s’engagea à lui verser une rente de vingt sols par chaque arpent de front et de 3 chapons, et comme tout censitaire, il devait également moudre son grain au moulin du seigneur et lui céder une part de ses farines et entretenir le chemin. Plus que du métier de la terre, c’est une autre activité qui l’occupait, lui qui pêchait le marsouin et la baleine et qui se maria à Marie Boucher. Ils eurent, entre autres, une fille prénommée Marie-Anne, et trois fils. Sa fille s’était mariée à Noël Pelletier, lui aussi pêcheur; ils eurent une petite fille, dix mois plus tard. Le malheur s’abattit sur eux, elle devint veuve, peu de temps après la naissance de leur petite. 
À l’époque, une jeune femme de 29 ans ne pouvait élever une famille seule et entretenir la terre. Elle se chercha alors un homme capable de la faire vivre, elle et sa jeune enfant. Ce fut, vous l’aurez deviné, François Sirois, qui déclara sous le serment du mariage qu’il avait alors 33 ans. Que faisait-il dans la région? On ne le sait guère. Mariage de convenance plus que d’amour? Peut-être pas, l’amour ne laisse rarement des traces que lorsqu’il finit dans la tragédie, ce qui n’est pas le cas ici. Un contrat de mariage fut ainsi rédigé le 11 novembre 1713. On y apprend beaucoup, dont ces quelques points importants : il détenait une somme de 500 livres, somme substantielle, qu’il fit mettre au patrimoine du mariage, et il reçut de sa future femme, un quart de la terre de la Seigneurie de la Bouteillerie, que lui avait léguée son père, partagée du quart avec ses frères. Ils se marièrent deux semaines et demi plus tard, le 28 novembre 1713. 

Il y a tout lieu de croire que notre ancêtre s’attela durement à la tâche. Il ne chôma pas parce qu’en 1714, soit à peine un an après leur mariage, François racheta la part de la terre de son beau-frère Thiboutot : 450 livres. Il lui versa 200 livres au comptant, et 100 à l’automne et 150 l’année suivante. Entre-temps, onze mois après leur mariage, une petite Marie-Angélique aurait pu venir agrémenter leur union, mais elle ne vécut à peine plus d’un mois. Continuant son dur labeur, en 1715 François offrit d’échanger les parts de la terre restante de son beau-frère Pierre en échange de terre qu’il possédait à Kamouraska, ce qu’il accepta. Ce qui fit, que notre ancêtre et sa petite famille, étaient maintenant les seuls possesseurs de la terre originale du père Thiboutot. Un fils naquit un an plus tard, en 1716, et fut baptisé François -oui, un autre. L’année d’après, naquît Marie-Françoise, puis deux ans plus tard, en 1719, Jean-Baptiste. Marie-Catherine vit également le jour, deux ans après, soit en 1721. Était-ce suite à ce dernier accouchement que sa mère succomba? Toujours est-il qu’un mois plus tard, sa mère, Marie-Anne décédait. Notre ancêtre devint veuf, chef de famille monoparental, chose, encore une fois, proscrite à l’époque. 

Ce fut ainsi, qu’en 1721, il se trouva une nouvelle épouse d’environ 12 ans sa cadette. Ce fut Pierre Roy dit Desjardins qui lui présenta sa fille. Pierre était de l’Île d’Orléans et reçut une terre à Kamouraska où il s’installa avec celle qui devait être sa première femme, Marie-Anne Martin. Elle lui donna une fille, Marie-Françoise. Devenant veuf, seulement quelques mois après cette naissance, il se remaria avec Angélique Autin, ce qui en fit le beau-frère de François, car Angélique était la demi-sœur de Marie-Anne Thiboutot. Ainsi donc, Pierre donna à François la main de sa première fille, Marie-Françoise. Mariage de famille, d’amour ou de convenance, c’est ainsi qu’ils allèrent voir le notaire Janneau pour signer un contrat de mariage le 5 juin 1721. On y apprend que la mère de Marie-Françoise lui a laissé un héritage, qui lui servit alors de dot, soit une somme respectable de 322 livres. Ils se marièrent un peu moins que deux mois suite à son récent veuvage. C’est aussi de cet important contrat qu’est reprise la signature de notre aïeul montrée ci-haut, apposée à côté de celle du Sieur Gabriel Paradis, témoin, et de Pierre Roy.

Toujours entreprenant, en cette année 1721, soit peu après deux mois de mariage, il vit aussi une nouvelle parcelle de terre s’ajouter à celle qu’il possédait déjà. Le 28 juillet 1721, passant traité avec Jean-François Gagnon, il lui acheta un arpent de terre. Rappelons alors, qu’à ce moment, François et Marie-Françoise ont à charge 6 enfants, soient : Marie-Anne Pelletier, 12 ans, première fille de sa première femme devenue veuve, son fils François qui a 5 ans, Marie-Françoise qui a tout juste 4 ans, Jean-Baptiste, 2 ans, et sa petite sœur Marie-Catherine qui ne connaîtra jamais sa mère naturelle et qui n’a encore que quelques mois. Se joindront, après un an de mariage, la petite Marie-Madeleine, en 1722, qui sera suivie de Marie-Josèphe en 1723, Maurice naîtra, lui, en 1725.
Toujours en 1725, le recensement et registre de la Seigneurie de la Bouteillerie mentionne la terre de François Sirois entre celle de la veuve Hudon et de François Boucher. Il y est détaillé alors qu’il possédait une terre de 6 par 42 arpents. Sa terre comptait une maison familiale, une ferme et une étable. Il utilisait ainsi sa terre, où, sur 25 arpents, il laissait son troupeau à la pâture, et gardait 8 arpents pour la culture des céréales. Il devait alors verser 3 livres et 3 chapons de rente et 6 sols de cens. 
À l’instar de cette terre que leur père ne cessait de faire croître, leur famille, elle aussi, continua inexorablement de s’agrandir… Alors qu’ainsi, en 1729, naquit Augustin-Hyacinthe, l’année suivante,  son frère Joseph suivi. Et avec un rythme de naissance d’un enfant par environ deux ans, vint Pierre en 1732, puis éclora une petite Marie-Angélique en 1734, et se révéla un petit Charles, en 1736. Ils ne purent connaître beaucoup leur père. Hélas, François les quitta le 15 novembre 1737. Fait à noter, il est inscrit dans le registre de l’Église Notre-Dame-de-Liesse, à Rivière-Ouelle, qu’il est mort à l’âge d’environ 70 ans, ce qui a été co-signé par trois témoins. Cela est pourtant contraire à son année de naissance qui serait de 1683, ce qui lui donnerait environ plutôt 54 ans lors de sa mort. Nouveau mystère. Était-ce simplement une bête erreur? Paraissait-il si vieux, lui qui avait tant donné? Ou avait-il vraiment tout donné?

Parce que nos ancêtres ont enduré beaucoup dans leur parcours de vie : peu de confort et beaucoup de travail, mais surtout la maladie et parfois les famines, mais aussi la guerre. La grande invasion anglaise aura été une des plus grandes épreuves qu’auront vue les 11 enfants ayant une descendance connue de Marie-Anne, Marie-Françoise et François. En 1759, les soldats de Wolfe commirent nombres de dévastations qui seraient contraires aux conventions internationales actuelles : des crimes contre l’humanité. Il ordonna à Joseph Gorham, capitaine de Rangers américains, pour diriger une expédition de « représailles contre la population locale ». C’est ainsi qu’ils furent envoyés dévaster Baie-St-Paul, mais également ensuite: Kamouraska, Ste-Anne-de-la-Pocatière, St-Jean-Port-Joly, et ce, jusqu’à Lévis. Tout devait brûler : maisons et récoltes; et voler les animaux de ferme; et massacrer. 

Plus chanceux que les habitants de l’Île d’Orléans, nos ancêtres auraient été sauvés par la cabane des fées, une légende qui a subsistée jusqu’à nos jours. Durant cette période fatidique, des Micmacs avaient établis leurs campements sur la grève de l’anse de Ste-Anne. Ils donnèrent l’alarme à l’approche des Anglais. Lorsque les Français coururent avec leur famille pour se réfugier dans les bois et les montagnes environnantes, beaucoup allèrent se réfugier dans une grotte: la cabane des fées. En arrivant à la grotte, le premier groupe aperçut, dans un grand bruit de chute de pierres et de sifflement de vents, une vieille femme laide et difforme. Elle portait un diadème étincelant d’or et de perles, bien qu’elle fût mise d’une robe fort usée. Cette fée antique leva sa main droite, tenant une baguette d’osier, et elle fit taire tout bruit, imprimant du lieu le silence de ses pouvoirs magiques. Elle tendit sa baguette aux réfugiés, leur disant qu’ils n’auront qu’à toucher un rocher de cet instrument enchanté afin de couvrir leur nombre; avant de disparaître dans une boule de feu. Deux jours après son apparition, les Anglais partirent pour causer la même hécatombe à St-Jean-Port-Joly. Suite à ce carnage, on dénombra que quelques dizaines de décès, cette fée fut-elle responsable du peu de vie perdue? Nos ancêtres Sirois sauvèrent leur famille, ils eurent la vie sauve, mais comme tous les habitants, ils perdirent tout, retrouvant les cadavres des villageois à enterrer, sans maison pour passer l’hiver, et plus qu’une terre qu’il faudrait labourer au printemps, mais avec trop peu de semences. 

Les Sirois aujourd’hui…

Neuf générations plus tard, nous voici devant nos ordinateurs à retracer des dates, à lier les événements, à tenter de comprendre ce que nous aurons légués nos ancêtres: après leurs 11 enfants documentés ayant transmis leur nom, ils auraient été les grands-parents de 102 petits-enfants, et arrière-grands-parents de près de 600 arrière-petits-enfants. Combien de milliers sommes-nous, tous Sirois, aujourd’hui, au Québec, en Nouvelle-Angleterre, en Saskatchewan, au Manitoba, partout en Amérique, à tenir notre existence de Marie-Anne, de Marie-Françoise et de François. Elles, femmes nées de ce pays, lui simple homme venu de France en quête d’aventure et d’avenir?



Finalement, l'arbre généalogique des Sirois (Cliquez pour voir l'envergure seulement):
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Et vous, quelle est l'histoire de votre famille? :)