dimanche 30 juin 2013

Il y a un an était éteint le premier vrai Internet

Connaissez-vous le Minitel? Il s'agit ici d'une spécialité bien française. Le réseau des Minitel est apparu en 1981. Comme son nom l'indique, il est relié au téléphone, ancêtre de tous les réseaux de communication. Il était d'ailleurs opéré par la compagnie nationale de téléphone France Télécom

Comment était constitué ce réseau? Le réseau utilisé par le Minitel était complètement centralisé. Il était impossible pour les terminaux de communiquer entre eux, comme c'est le cas sur Internet. Donc, qui dit terminal, ce n'était pas un ordinateur: il ne pouvait pas stocker ou analyser des informations, seulement que les afficher. Il n'y a donc pas de risque de virus ou d'escroquerie comme aujourd'hui. Ce réseau était conçu pour que les utilisateurs se connectent directement à des serveurs centraux pour accéder aux données exclusivement français. Il n'était donc pas possible, comme aujourd'hui, de communiquer avec des réseaux à l'étranger (Internet étant un réseau de réseaux). 

Chose étonnante, ce terminal était gratuit avec l'abonnement du téléphone, devenu très populaire: il a été première association du duo écran-clavier à envahir les foyers d'un pays. Il pouvait connecter ses utilisateurs à l'un des 25000 services officiellement inscrits au système. La facturation correspondait directement au numéro tapé par l'utilisateur (3611, 3613, 3614, 36 15). Très lucratif, les gains effectués sur une connexion étaient partagés entre l'entreprise de télécommunications France Télécom, et le fournisseur de services. Nostalgiques d'un prix de revient fixe, nombre de ces fournisseurs, depuis le passage à Internet, sont désormais soumis à la fluctuation, par exemple, du marché publicitaire. 

Rapide et efficace, on a souvent dit que cette exception française pour le Minitel a retardé la conversion du pays à Internet. Le Minitel a également eu quelques rivaux dans d'autres pays avant le déferlement d'Internet. Il y a eu Ceefax au Royaume-Uni et NAPLPS aux Etats-Unis, mais ni l'un ni l'autre n'était aussi complet ou efficace que le Minitel

Vous connaissez une autre technologie française qui a percé là-bas alors qu'elle était inconnue ici? Les cartes à puce! C'est d'ailleurs la même technologie qui est utilisée dans les cartes SIM de vos cellulaires.



Pour plus de lecture!



jeudi 13 juin 2013

Mouvement géopolitique majeur de la Chine passé presque sous silence... Un nouveau canal pour concurencer celui de Panama!

Combien d'entres-vous ont entendu parlé de ce projet? Personne? Et bien justement la surprise! Ce qui se passe est pourtant majeur!! 

Dans l'Histoire, combien de pays, et lesquels, ont pu réaliser de tels ouvrages, et se garantir, par le fait même, l'accès aux mers pour leurs navires et leurs marchandises? La France et l'Angleterre pour le canal de Suez. Ils ont retenté le coup au Panama, mais ce sont les Américains qui auront été capables de le compléter. Ironie de l'histoire, ce sont les Américains, les premiers en 1825, qui voulaient construire un canal au Nicaragua, mais c'est au effectivement que se jettera leur dévolu. Car les Américains ont ensuite mené des guerre coloniales contre la Colombie, pour rendre le petit pays du Panama indépendant. Ils surent se rendre maître par traité pendant 99 ans du canal qui devait pourtant revenir aux nouveaux Panaméens. 

Cette semaine, la Chine a signé avec l'accord des parlementaires et du gouvernement nicaraguayen une concession, renouvelable, de 50 ans. Au terme de cette concession, les infrastructures pourraient devenir propriété du gouvernement du Nicaragua. C'est au moins 44 milliards de dollars que la Chine devra investir pour venir à bout de ce chantier, le budget du gouvernement du Nicaragua n'est que de ~1 milliard de dollars.

Le but du projet est de capter une part des 5% du trafic maritime mondial que possède actuellement le Panama, c'est bien peu, mais c'est majeur pour la Chine qui s'est maintenant taillée elle-même un lien Pacifique-Atlantique pour accéder à des marchés tant convoités; et le Nicaragua, pays très pauvre, d'espérer pouvoir doubler son PIB par habitant. Ce projet peut-il réussir et prospérer? Oui, d'abord parce que le projet pourra diminuer de plusieurs centaines de miles nautiques la route en partance de Chine, vers l'Europe et l'Amérique. Il pourra aussi faire passer les dernières classes de super-cargos, jusqu'à 250 000 tonnes (ce dont le canal de Panama est incapable). 

Les impacts? Outre les emplois qui seront générés pour achever ce projet titanesque de 200 kilomètres de long pendant 11 ans, le canal devra traverser le lac Nicaragua, plus grand plan d'eau douce de toute l'Amérique centrale. Ce projet sera la condamnation à mort de ce magnifique plan d'eau 8 fois plus gros que le lac St-Jean qui sert de refuge à de nombreuse espèces menacées. 

En conclusion, ce projet deviendra-t'il un des piliers de la future puissance planétaire de la Chine? L'Histoire nous le dira.


Pour un complément de plaisir!

Le Nicaragua veut creuser son propre canal entre l'Atlantique et le Pacifique
Nicaragua plans rival canal route
Wiki Canal du Nicaragua

mardi 30 avril 2013

La terreur par le drone...et comment les éviter?

Je me cache des drones! :)
Durant le début des combats afin de chasser les combattants islamistes du Mali, le 26 février 2013, un document bien particulier a été retrouvé, soit la liste des 22 façons d'éviter de se faire repérer par les drones. Cette liste de conseils proviendrait de source islamique radicale. Si certains conseils sont farfelus, d'autres ont un sens très certain. En voici la traduction française pour votre bon plaisir! :)




1 . Il est possible de connaître l'intention et la mission du drone en utilisant le un logiciel russe "sky grabber" capable dispositif d'infiltrer les ondes et les fréquences du drone ennemi. L'appareil est disponible sur le marché pour ~2595 $ et celui qui l'exploite doit avoir du savoir-faire avec les ordinateurs.
2. Utiliser des dispositifs de brouillage des fréquences afin de forcer une déconnexion des contacts afin de pouvoir contrôler le drone. Les moudjahidines ont eu des expériences réussies en utilisant celui de fabrication russe: "Racal."
3. Répandre des morceaux de verre réfléchissantes sur la voiture ou sur le toit de l'immeuble.
4. Mettre en place d'un groupe de tireurs d'élite qualifiés pour chasser le drone, en particulier ceux de reconnaissance parce qu'ils volent bas, à environ six kilomètres ou moins.
5. Brouillage de la communication électronique en utilisant l'eau ordinaire de levage équipé d'une dynamo tenant une poteau de cuivre de 30 mètres.
6. Brouillage et confusion des communication électronique en utilisant de l'ancien équipement et en les gardant en marche 24 heures d'affilées en raison de leurs capacité à émettre à de fortes fréquences. Il est possible d'utiliser des idées simples pour de la tromperie afin d'attirer les appareils électroniques ennemis,  similairement à ceux utilisés par l'armée yougoslave quand ils ont utilisé les micro-ondes (fours) pour attirer et confondre les missiles de l'Otan équipés de dispositifs de recherche électromagnétiques.
7. Utiliser des méthodes générales de confusion et de ne pas utiliser le même quartier général en permanence.
8. Découvrir la présence d'un drone de reconnaissance à travers des réseaux bien placés et avertir toutes les formations amies du secteur d'arrêter tout mouvement dans la région.
9. Se cacher pour éviter d'être directement ou indirectement repéré, surtout la nuit.
10. Se cacher sous les arbres touffus, car ils sont la meilleure couverture contre les avions.
11. Rester dans des endroits non éclairée par le soleil, comme à l'ombre des bâtiments ou des arbres.
12. Gardez le silence complet de tous les contacts sans fil.
13. Débarquer des véhicules et se tenir loin d'eux, en particulier lorsqu'il est poursuivi ou pendant un combat.
14. Tromper le drone en entrant dans des lieux aux multiples entrées et sorties.
15. Utiliser des abris souterrains, parce que les missiles tirés par ces avions sont généralement anti-personnels et non de type anti-bâtiments.
16. Éviter de se réunir dans des espaces ouverts,  et en cas d'urgence, utilisez des construction à plusieurs portes d'entrées et de sorties.
17. Former des groupes anti-espions s'occupant de rechercher des espions et des agents ennemis.
18. Formation de faux rassemblements, comme par l'utilisation de poupées et les statues qui doivent être placées à l'extérieur de faux  fossés pour tromper l'ennemi.
19. En découvrant qu'un drone est après votre voiture, quitter immédiatement le véhicule et tout le monde doit aller dans une direction différente, parce que les avions sont incapables de courir après plusieurs individus à la fois.
20. Utilisation de barricades naturelles, comme les forêts et les grottes s'il y a un besoin urgent d'entraînement ou de réunion.
21. Dans les zones fréquemment ciblés, utilisez une couverture de fumée de pneus incendiés.
22. Quant aux dirigeants ou ceux recherchés, ils ne devraient pas utiliser de l'équipement de communication, parce que l'ennemi utilise généralement un identificateur vocal à travers lequel ils peuvent identifier la personne qui parle et ensuite le localiser.





Des lectures!
Al-Qaeda's 22 tips for dodging drone attacks: the list in full
--Document original
Revealed: al-Qaeda's 22 tips for dodging drones

samedi 20 avril 2013

Le grand Monopoly des terres cultivables



Un fait méconnu du grand public, c'est celui de toute la course pour acheter, s'accaparer, les terres agricoles dans le monde. Déjà 50 millions d'hectares ont déjà changé de main, soit la totalité de: la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie réunis! 

La question qui tue: pourquoi les financiers s'intéressent-ils autant aux terres arables, eux qui ont longtemps méprisés l'agriculture? La croissance démographique! Tout en considérant qu'il y a déjà 1 milliard de personnes qui souffrent de la faim, nous sommes présentement environ 6,5 milliards d'humains sur Terre, mais nous seront 9,2 milliards en 2050. Pour nourrir tout le monde, cela exigera donc un accroissement de productivité agricole par un facteur de 2! Des pays asiatiques et du Golf Persique ne sont déjà plus auto-suffisants en nourriture; ou comme la Chine et l'Inde, deux pays qui risquent de le devenir.

Revenons dans le temps, en 2007-2008, année de la crise alimentaire. Il y avait eu des émeutes de la faim dans plus de 30 pays. Les productions de blé, riz et céréales ont été à leur plus bas niveau. Mauvaises récoltes, sécheresses, bio-carburants: de nombreux pays ont dû bloquer leurs exportations. Devant l'incapacité d'importer, que peut l'argent? 

Où trouver toutes ces terres? Les surfaces arables dans le monde sont pourtant en constante réduction sous l'effet de plusieurs facteurs de : l'urbanisation, la désertification, le réchauffement climatique et la déforestation. La terre ne se fabrique pas! Elles sont achetées dans les pays pauvres. Elles y sont bien souvent leur seule richesse. La terre y est: peu chère, fertile, ensoleillée (proximité de l'équateur) et souvent près des grands ports d'exportation. 

Ainsi, le mouvement d'achat des terres en est grandement un d'agriculture délocalisée dans les pays pauvres. Par exemple, l'Arabie Saoudite a aligné: le Soudan, la Somalie, l'Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie et le Kenya pour lui produire des denrées qu'elle ne peut pas produire en y investissant, seulement comme mise de départ, plus de 800 millions de dollars. Mais il y a aussi les gouvernement de la Chine et de l'Inde qui implantent des incitatifs fiscaux aux investissements agricoles extérieurs.

Que pèsent les paysans faces à ces intérêts financiers, lorsqu'en plus, leur gouvernement est de connivence?  Comme en Madagascar en 2009 et l'entente secrète avec Daewoo. Il avait été entendu que la moitié des terres agricoles du pays appartiendraient à la multinationale sud-coréenne pour 99 ans, sans paiement, ni redevance, ni taxe! La population s'était alors soulevée des semaines durant; des dizaines de morts. Le président fut alors déposé par l'armée et l'opposition.

Questions pour la fin...Terre valeur morale? Pour les populations urbaines, l'achat des terres passe inaperçu, mais pour les petits éleveurs et cultivateurs, la spéculation provoque une hausse du prix des terres et la proportion des charges fiscales qui leurs incombent. Cela les forcent bien souvent à vendre, à s'exiler en ville ou à devenir métayers de leur propre terre. La course pour les terres, qu'en est-il de la biodiversité? Retour à la concentration des terres dans les mains de quelques-uns, avec une logique de profit? Fonds de pension, assureurs, banques: les financiers devenus les fermiers du 21ième siècle?



Pour un complément de lecture:

lundi 18 mars 2013

La terreur par le drone


Avez-vous déjà entendu parlé des drones? Sans doute dans un film d'action où ils sont souvent mis en valeur visuellement ces derniers temps. Présentés comme des outils ultra-technologiques, infaillibles pour traqués l'ennemi?

Outils complémentaires aux satellites espions, utilisés majoritairement comme vecteur de destruction des groupes terroristes, mais aussi comme moyen d'écoute et de renseignement visuel, ces avions sans pilotes permettent de survoler une zone durant des heures. 


Combien de pays possède des drones: plusieurs dizaines maintenant. Mais combien de pays les utilisent sciemment pour de l'assassinat ciblé? Un seul: les États-Unis. Qui est l'homme derrière qui prend les responsabilités, de superviser personnellement la guerre de l'ombre avec Al-Qaïda ? C'est le lauréat du prix Nobel de la Paix, Barack Obama. Ses plus proches conseillers ne peuvent aussi ne pas passer sous silence ce paradoxe: ils décrivent leur chef qui travaillait avec le corps législatif afin de fermer le centre de détention de Guantánamo Bay, à Cuba, mais en même temps qui approuve l'action létale des drones sans trembler des mains. Ses plus proches conseillers disent de Barack Obama, qu'il est un réaliste qui n'a jamais été emporté par sa propre rhétorique. Au lieu de cela, il mettait déjà son esprit de légiste à se tailler le maximum de marge de manœuvre pour lutter contre le terrorisme, comme il l'entend.



Innocents jusqu'à preuve du contraire?

"On assista à un renforcement des pouvoirs de l’État 
qui furent concentrés entre les mains du seul Comité." 

Combien d'individus ont été tués, sur quelles justifications sont-ils sélectionnés et quelles mesures sont prises pour épargner la vie des civils? Des membres de la Chambre des représentants et du Sénat américain ont bien demandé ces derniers temps que l'administration Obama en dise plus, sur la justification légale, sur la capacité du président à exécuter des citoyens de tous les pays (et peut-être pour faire bonne mesure?) aussi des Américains: tous soupçonnés d'activité terroriste et sans jamais les citer comparaître à un procès. La présidence américaine n'a pas l'intention de montrer publiquement les décisions de justice qui justifient son utilisation de drones pour tuer des citoyens américains ou d'ailleurs, en dépit de ces demandes insistantes. Mais elle n'est pas avide de commentaires lorsque les qualifiant: "d'ordonnées, de réfléchies et de prudentes", "effectuées dans le plus grand respect des lois", "éthiques et morales". Mais en vérité, tout commence par une "opinion légale", soit un avis favorable transmis par les avocats du ministère américain de la justice et contenant en moyenne une cinquantaine de pages servant à justifier la signature présidentielle pour valider chacune des attaques par drones. Cette opinion, il faut souligner le mot, donne la permission au président Obama de décider de l'assassinat d'individus ciblés, la fameuse killist qu'il signe chaque semaine, sur ces recommandations. Sur ces actions, il fait valoir que le gouvernement a le droit de procéder à l'exécution extrajudiciaire de tout citoyens, américain ou pas.


Des citoyens protégés par les lois?

"La loi simplifia à l’extrême les procédures 
de mise en accusation et supprima toute défense, 
et elle instaura une série d’exécutions massives.

Autre exemple, depuis 2002 le ministre de l'intérieur britannique est en mesure de retirer le passeport de n'importe quel ressortissant du pays détenteur d'une double nationalité. Pourquoi? Seulement sur la base d'un acte "sérieusement préjudiciable" accompli par celui-ci. C'est là-bas le ministre de l'intérieur qui en prend la décision. Le gouvernement procède aux retraits de passeports quand les individus sont en dehors du territoire, parfois en vacances. Cela rend encore plus complexe à ces personnes déchues de leur citoyenneté leur tentative de faire appel auprès du ministère. D'autant qu'il apparaît, que ces personnes meurent à la suite d'attaques de drones américains. Comme cette histoire où l'un d'eux a été visé en Somalie, juste après avoir appelé sa femme au Royaume-Uni pour la féliciter de la naissance de leur premier enfant. Les forces américaines ayant pu connaître la position précise du père de famille grâce à l'appel qu'il avait passé à sa femme.  


Des avions sans pilote?

"La terreur par le drone."


Une guerre de robots? Les drones sont sans pilotes à bord, mais ils sont pilotés par lien satellite par des soldats spécialement entraînés à ce type d'arme. Celles-ci sont télécommandées à partir de: 7 bases militaires sur le territoire américain, des bases de l’étranger (Pakistan, Somalie, Yémen, Djibouti). La CIA n'est pas en reste, elle le fait directement depuis son siège de Langley, dans l’Etat de la Virginie.

Soit dans leurs bureaux ou de leurs containers, sans fenêtres, à température constante pour refroidir les ordinateurs et dont la porte est condamnée par mesure de sécurité: il s'active toujours deux pilotes. Devant leurs yeux scintillent plusieurs écrans, des joystick, des claviers, c'est leur cockpit. Les images d’une caméra infrarouge orientée vers le sol sont transmises par satellite et apparaissent sur le moniteur avec un décalage de deux à cinq secondes. Dans le réticule du drone, une maison en terre battue, avec une étable pour les chèvres. Lorsque l’ordre de faire feu tombe, on marque le toit au laser, et le co-pilote déclenche le tir. Il suffit donc qu'un homme presse un bouton, par exemple, du Nouveau-Mexique, pour qu’un autre homme meure à l’autre bout de la planète à 10 000 km de là. 

Dans les lectures proposées ci-bas, il y a une histoire fascinante, celle d'un vétéran des drones, un dénommé Brandon Bryant. Il se raconte. "Je me sens tellement mort. Je voudrais que mes yeux se décomposent." Les médecins lui ont diagnostiqué un syndrome post-traumatique. Sa petite amie vient de rompre. Mais lorsqu'il était encore pilote de drone, il observait certaines personnes pendant des semaines, ceux qui figurent sur une liste parce que l’armée, les services secrets ou des informateurs présents sur place savaient quelque chose à leur sujet. "J’apprenais à les connaître. En été, de nombreux Afghans dorment sur leur toit, à cause de la chaleur. Je les voyais faire l’amour. Ce sont deux points infrarouges qui fusionnent." Jusqu’à ce que quelqu’un placé plus haut dans la hiérarchie donne l’ordre de tirer. Le fait de priver des enfants de leur père lui a donné mauvaise conscience. Brandon se remémore ses dernières batailles. Brandon voyant une lueur sur l’écran, l’explosion. Des pans du bâtiment s’écroulaient. Un enfant qui disparu. Brandon eu l’estomac noué. "On vient de tuer un enfant?" demanda-t-il. "Je crois que c’était un enfant", lui répond le pilote. "C’était un enfant" continuèrent-ils de s’interroger. Quelqu’un qui se trouvait quelque part dans un poste de commandement de l’armée et qui a suivi leur attaque: "Non, c’était un chien." Un chien sur deux jambes?

L’espoir d’une guerre confortable, sans séquelles psychologiques? Prise de décision mécanisée, automatisation accrue des systèmes de repérage et de destruction: Ernst Jünger y répondrait, comme de son époque... "Un dégoût me prend, devant les uniformes, les épaulettes, des épées, des médailles, de tout ce dont j'ai tant aimé l'éclat. La vieille chevalerie est morte; les guerres modernes ne sont plus menées que par des techniciens."

La CIA et au Pentagone sont mis en oeuvre les attaques utilisées à déjà plus de 400 reprises, soit une moyenne d'une attaque de drone tous les 4 jours. Si elles épargnent la vie des pilotes, elles ont causé quelques 4700 décès: des "terroristes présumés" et victimes "collatérales", civiles. Afghanistan, Mali, Pakistan, Somalie, Yémen... "Le Pakistan c'est loin!" Pourtant 348 drones sont actuellement en service au-dessus du territoire des États-Unis à des fins d’observation pour: la défense, la police ou...des recherches universitaires: synonymes de sécurité?


Conclusion

Dans la loi américaine, il y est reconnu certaines limites à l'autorité qu'elle énonce, mais les limites sont élastiques et vaguement définies, et il est facile de voir comment ils peuvent être manipulés. 

Des telles lois ne peuvent-elle que renforcer le sentiment de non-appartenance nationale pour des citoyens nés ailleurs et issus de minorités? La première étape vers le retour du bannissement cette pratique que les Grecs et les Romains utilisaient contre leurs citoyens indésirables? 

Un jour, en 1961, l'État d'Israël a enlevé Adolf Eichmann, caché en Argentine, c'était un des acteurs de premier rang de la Solution finale, pour le citer à procès à Jérusalem. Aujourd'hui aurait-il été simplement supprimé à l'aide d'un drone? Quelle justice un drone?

Une conclusion possible face à ce "pragmatisme sur l'idéologie"? Je préfère ici laisser la place à un grand historien anglais qui a beaucoup écrit sur l'histoire du catholicisme, de Christopher Dawson : "Dès que les hommes décrètent que tous les moyens sont bons pour lutter contre le mal, leur notion du bien se confond avec le mal qu'ils cherchent à détruire." 




Des lectures!
États-Unis : machines volantes contre terroristes
Obama moves to keep kill list memos secret forever
Des citoyens britanniques privés de passeports puis tués par des drones américains
Striking Al Qaeda
Secret ‘Kill List’ Proves a Test of Obama’s Principles and Will
Un ancien "pilote" américain raconte
Au Sahel comme ailleurs, l'usage du drone armé est-il légal et éthique ?

jeudi 14 mars 2013

Vous avez vu cette chose: molle, moche et ratatinée?


"Voilà exactement ce que je veux dire! Tournez-vous, regardez! Vous voyez, c'est dodu, c'est juteux: 10 centimètres d'épaisseur. 
Et là...Vous avez vu cette chose: molle, moche et ratatinée? 
Y'a personne qui pourrait me dire où se trouve l'erreur? Il n'y a personne? Quelqu'un pourrait me répondre?"





Vous avez sans doute reconnu le monologue dit par le comédien Micheal Douglas dans son rôle pour le film Chute libre. Il se trouve dans un Wamy Burger, restaurant fictif représentant l'archétype de la restauration rapide à l'américaine. Il se plaint alors, mitraillette à la main, que son burger à un air piteux à comparé de la photo sur le panneau d'annonce! Vous êtes-vous déjà posé la même question? ...Sans la mitraillette, bien sûr! 

Et bien des milliers d'autres se sont posés la même question, et la multinationale McDonald a eu le courage d'y répondre dans cette réponse à une consommatrice. Dans ce vidéo qu'ils ont publié sur YouTube, ils y font montre qu'un quart de livre avec fromage n'est effectivement pas pareil que celui fait en studio de photo. Cela permet aux consommateurs de voir sous un voile inédit la conception et la vente de leurs produits.

(cliquez sur l'image pour aller voir le vidéo sur YouTube)




Pour plus de visionnements!

Extrait du film Chute libre au Wamy Bruger
L'épisode 22 de l'Épicerie traitant de l'art de la photo alimentaire


L'image du film Chute Libre est extraite de l'extrait du film.

mardi 12 mars 2013

Moebius nous quittait pour un autre monde....


Il y a un an, jour pour jour, nous quittait un des plus grands créateurs du monde de la science fiction. Je parle, bien sûr, du bédéiste et concepteur Jean Giraud, beaucoup mieux connu sous son nom de plume: Moebius

Qui est ce Moebius? Vous qui regardez de la science-fiction avez assurément vu le fruit de ses créations... Ça ne vous dit rien: Alien, le huitième passagerLes Maîtres du temps, Tron , Willow, Abyss, Le Cinquième Élément? Voilà, ça vous revient! Je savais! Car si vous le lisez, lui qui publiait depuis 1961 jusqu'à sa mort en 2012, vous le connaissiez déjà avec: le Lieutenant Blueberry, l'Arzach, L’Incal, Altor, Surfer d’Argent (Silver surfer) ou Le Major. 

Reconnu également à l'étranger, notamment pour son influence déterminante sur les plus grand mangaka japonais, par la force d'innovation de son oeuvre, et son empreinte durable dans l'univers de la science-fiction; le Grand algorithme lui rend hommage.


Pour plus de lectures!
Site officiel
Wiki Jean Giraud
Moebius a rejoint l'infini

mardi 5 mars 2013

Le sac à surprise de Google!


Pour la plupart d'entre-vous qui connaissez l'entreprise Google, vous connaissez aussi dans quelle mesure elle est prospère. Vous imaginez bien aussi à quel point c'est une entreprise qui tente par tous les moyens d'innover technologiquement. Dans le monde technologique, celui qui n'innove pas est condamné à la mort commerciale. Ainsi, dans un marché dicté par l'offre, où le produit a une vie utile, avant que la désuétude programmée ne le remplace, à tous les 6 à 12 mois, innover doit être le seul moteur. 

Google entretien le mystère sur beaucoup de chose, elle a une grande culture du secret. Mais on entend parlé de deux de ses prochains projets depuis maintenant 1 an. Les lunettes à réalité augmentée et son automobile à conduite autonome. 

Les deux produits tirent bien sûr profit de son extraordinaire potentiel de données de contenus et de ses données géographiques. Les lunettes, reliées à un réseau sans fil peuvent non seulement prendre des clichés et les partager, mais surtout suivre à la trace son possesseur, lui trouver les bons restaurants, ses amis, etc. Le tout est présenté sur un petit écran incorporé dans le verre droit. 

L'automobile se sert aussi de la technologie GPS, des cartes géographiques, mais surtout elle permet même à des aveugles de conduire...ou plutôt de ne pas conduire, parce qu'elle peut se conduire elle-même du point A au point B tout en évitant les embouteillages. Cela peut permettre d'éviter des accidents, une machine n'est jamais distraite, et de gaspiller de l'essence inutilement! Combien de vies de sauver? 

...Et la vie privée elle?


Pour plus de lecture!

Fasten Your Seatbelts: Google's Driverless Car Is Worth Trillions 
Google to Sell Heads-Up Display Glasses by Year’s End
Les lunettes Google en vente dès cette année?

mardi 26 février 2013

De l’histoire des Sirois



Aujourd'hui, vous me permettrez ce petit retour pour rendre hommage à une des familles pionnières en Amérique française: les Sirois.



Le nom de famille Sirois


Le nom de Sirois n’a pas à proprement parler d’origine clairement écrite. Seuls les nobles, dans le but de conserver les traces de leur lignée, étaient obligés à ce travail, les gens du commun n’étant inscrits qu’aux registres d’églises et traités notariés, nos ancêtres étant catholiques et de France. De plus, étant donné les années où nous devons remonter, soit au 17ième siècle et avant, peu de traces subsistent : la durée de conservation du papier, ainsi que les nombreux événements qui ont chamboulés l’Europe n’ont pas permis de laisser une trace claire qui puisse nous servir, à ce jour, à retrouver la trace de notre aïeul en France. Ce qui peut aussi brouiller les cartes, le dépouillement des manuscrits anciens posent des difficultés de lecture : plusieurs lettres pouvent être confondues, problème d'autant plus redoutable, que plusieurs noms se ressemblent. On le voit certes avec notre nom de famille Sirois, mais aussi avec Siroy, et même notre premier ancêtre en Amérique qui signait son nom Cirroi. En fait, on répertorie, dans les actes québécois seulement, pas moins de 17 graphies différentes du nom Sirois classées ici en ordre de dénombrement : SYROIS, SIROIS, SIROY, SYROI, CIROY, SIROI, CIROIS, CIROI, SYROY, CYROI, CYROY, SYROIX, CIROIX, CYROIS, SERROIS, SYROYS et, la non moindre, SIROUOIS. L’écrivait-on bien? Notre patronyme pouvant-il être le fait des autorités lettrés, notaires et curés, ou tous étaient-ils dans l’erreur? Beaucoup est question d’interprétations, mais celles-ci resteront fixées autours de l’orthographe que nous utilisons aujourd’hui encore, soit Sirois.



Si l’on se fie au sens littéral ou sonore du nom Sirois, cela peut nous révéler des indices. Il y a la dérivation six-rois, également sieur d’oie. …Ou sur un ton plus familier, et en formant un anagramme : roi-si, le roi-des-si…Pour ceux qui aiment trop discuter et argumenter! Plus sérieusement, selon les étymologistes spécialisés en nom de famille, il pourrait s’agir d’une altération de Sirouet, dérivé lui-même de Sirou, du nom germanique Sarwulf, combinaison qui signifie armure et loup, soit loup en armure; dont on peut former l’hypothèse qu’il eusse été un patronyme de guerre qui aurait pu appartenir à un alsacien ou un lansquenet d’Allemagne, servant en tant que mercenaire en France.

Maintenant, pourquoi utilisons-nous Sirois, et pas Duplessis, car notre ancêtre commun d’Amérique s’appelait François Sirois dit Duplessis? Cela peut-il nous en apprendre plus? Sommes-nous des Duplessis? Non, bien que des ancêtres Sirois se fassent appeler Duplessis aujourd’hui, nous sommes bien des Sirois. Ainsi, pour la même raison qu’un jour un ancêtre a laissé tomber son nom de famille au profit du patronyme, le nôtre a tout simplement fait l’inverse. La formule « dit » était courante à l’époque où chacun portait un surnom en gage de patronyme et par lequel on se faisait interpeller par des connaissances. Esthétique comme utilitaire, cela venait également caractériser la personne, et donc la distinguer, alors qu’à cette époque, les numéros d’identités, si courants aujourd’hui, n’étaient pas d’usage alors. Les familles du même nom habitant souvent les mêmes agglomérations, villes et villages, cela rendait les communications ainsi que le travail administratif plus pratiques. Avatar d’Internet avant le temps, on retrouve ainsi, parmi tant d’autres familles, des dit Sanschagrin, dit Desjardins, dit Petit ou dit Sansquartier, et dont plusieurs ont conservé le surnom de l’ancêtre en guise de nom de famille; on les lit et entend encore ainsi de nos jours. 

Surnom de guerre, façons de caractère, sobriquet lié à une caractéristique physique, indication géographique. Un plessis étant un coteau fortifié servant de lieu défensif, c’est également une ville. Mais notre ancêtre provenait de St-Germain-en-laye, à l’ouest de Paris. Cela nous mène à une autre piste d’où provient exactement notre descendant Sirois. On sait qu’il a été baptisé à St-Germain-en-laye, il y serait sans doute né, l’usage voulant que le baptême ayant lieu peu après la naissance. C’était alors le lieu de villégiature du roi de France, le lieu où seyait son château pour ses parties de chasses, avec ses proches et la noblesse en quête de ses faveurs. Il est à noter que deux membres de sa famille, François Ciroix et Pierre Ciroix/Sirois possédaient chacun une charge à Versailles. Tous deux y travaillaient en tant que chevaucheur des Écuries du roi, spécifiquement à la suite du secrétaire d’État au département de la Guerre. Une charge qui dénote non seulement leur force de cavaliers accomplis, mais également qu'ils étaient fondés d'une confiance absolue: de porter en poste les ordres du Roi, de ses Ministres ou les paquets du Grand Écuyer, c'est dire la valeur de ce qu'ils transportaient. Il a même été noté que leurs gages leurs procuraient la coquette somme de 365 livres annuellement, de quoi s'acheter une ferme. Les Sirois, au service du roi et de la noblesse? Tout pointe en ce sens. Dans le premier contrat de mariage de François Sirois, il est dit que ses parents proviennent d’Alboeuf et dont son père, Jean Sirois, était écuyer. Un écuyer étant à l’époque nécessairement au service d’un noble. Plus qu’un travail, il s’agissait aussi d’une fonction honorifique : un écuyer, d’abord un métier d’arme, il commandait aux pages et valets-de-pieds attachés au service de l’écurie afin de veiller à la bonne santé des chevaux, mais également à l’entretien des carrosses, calèches et chaises à porteurs; desquels il a droit de se servir. Autre privilège, l’écuyer devait donner la main à son seigneur, s’il a besoin d'aide, afin de monter en carrosse ou en chaise. Cela peut faire rire aujourd’hui, mais il s’agissait d’une position enviable. Il faut aussi se rappeler qu'avant Versailles ne devienne ce palais renommé; St-Germain-en-laye était l’endroit où logeait le roi lors des chasses; ce même Louis XIV y était même né. Écuyer, mais de quelle maison, ce mystère demeure. Jean Sirois dit Duplessis était marié à Marie-Angélique Dumont. Les registres d’église et de cour regorgent de nombreux Duplessy et Dumont, notamment à celle du roi : page d’honneur, cocher, messager, rembourreur, garçon d’écurie, etc. Était-il au service du roi? Une autre hypothèse se pose, si nos ancêtres avaient pris le patronyme de la famille qu’ils servaient? Les Duplessis étaient aussi une famille noble qui aurait pu loger sur place : être admis aux chasses du roi était un des plus grands honneurs de la cour. Il n’est pas possible d’écarter, non plus, la pratique que faisaient les nobles, en mettant à leur service leur progéniture illégitime, témoignage d’un lien affectif, en voulant les garder près d’eux, et démontrant le souci de les écarter du besoin. Y avait-il d’autres Sirois? François Sirois avait-il des frères et sœurs? Fort probable, car des traces de Sirois ayant passés par les Pays-Bas (Hollande) et en Afrique du Sud pourraient étayer une autre théorie, celle des protestants huguenots fuyant la France. Les documents bien sûr, ne disent pas tout. On ne le saura sans doute jamais.


Les Sirois en Amérique

Pour notre histoire à tous, notre Grand-père restera alors François Sirois dit Duplessis, enfant unique ou pas, mais qui, comme pêcheur ou engagé, il aurait payé son passage en bateau pour venir s’établir en Nouvelle-France. Parti sans doute, de Honfleur, Rouen ou St-Malo, après deux à trois mois de mer en moyenne, à se faire balloter, passager dans la sainte-barbe : entrepont exigu, ne pouvant pas se tenir debout, ils étaient 100 à 300 autres comme lui contraints de rester dans l'obscurité, pas de chandelle à cause des risques d'incendie, suivant le roulis des vagues, ne comportant presque pas d'ouvertures, l'air vicié et la puanteur était de tous les instants; au milieu des rats et des râles de ceux qui étaient malades, pas de places réservées: les plus chanceux couchaient dans des hamacs, les autres à terre; et lorsque c’était trop sale, on ordonnait aux cochons de faire « le ménage ». Était-il venu seul? Quelle en était la raison? Le désir de l’aventure? Pas de position qui l’attendait à la cour d’un noble, comme sans doute son père, alors que le grand domaine de chasse et le château royal était transféré à Versailles, St-Germain-en-laye n’étant plus assez grandiose pour Louis XIV? Il aurait pu résider à Québec, un temps, avant de s’établir dans la région du Bas-du-fleuve, mais rien n’en est sûr dans le recensement de la vieille capitale. 
 
Le périple en Amérique de notre cher François concordait aussi avec d’autres événements antérieurs. En 1676, la Seigneurie de la Bouteillerie étant récemment fondée, dans la région qui s’appelle maintenant Rivière-Ouelle un certain Jacques Thiboutot y reçu une terre de la part de son seigneur, un écuyer nommé Jean-Baptiste-François Deschamps. Elle faisait 6 arpents par 40 arpents et elle avait front sur le Fleuve. Jacques Thiboutot s’engagea à lui verser une rente de vingt sols par chaque arpent de front et de 3 chapons, et comme tout censitaire, il devait également moudre son grain au moulin du seigneur et lui céder une part de ses farines et entretenir le chemin. Plus que du métier de la terre, c’est une autre activité qui l’occupait, lui qui pêchait le marsouin (nommé aujourd'hui béluga) et la baleine et qui se maria à Marie Boucher. Ils eurent, entre autres, une fille prénommée Marie-Anne, et trois fils. Sa fille s’était mariée à Noël Pelletier, lui aussi pêcheur; ils eurent une petite fille, dix mois plus tard. Le malheur s’abattit sur eux, elle devint veuve, peu de temps après la naissance de leur petite. 
 
À l’époque, une jeune femme de 29 ans ne pouvait élever une famille seule et entretenir la terre. Elle se chercha alors un homme capable de la faire vivre, elle et sa jeune enfant. Ce fut, vous l’aurez deviné, François Sirois, qui déclara sous le serment du mariage qu’il avait alors 33 ans. Que faisait-il dans la région? On ne le sait guère. Mariage de convenance plus que d’amour? Peut-être pas, l’amour ne laisse rarement des traces que lorsqu’il finit dans la tragédie, ce qui n’est pas le cas ici. Un contrat de mariage fut ainsi rédigé le 11 novembre 1713. On y apprend beaucoup, dont ces quelques points importants : il détenait une somme de 500 livres, somme substantielle, qu’il fit mettre au patrimoine du mariage, et il reçut de sa future femme, un quart de la terre de la Seigneurie de la Bouteillerie, que lui avait léguée son père, partagée du quart avec ses frères. Ils se marièrent deux semaines et demi plus tard, le 28 novembre 1713. 

Il y a tout lieu de croire que notre ancêtre s’attela durement à la tâche. Il ne chôma pas parce qu’en 1714, soit à peine un an après leur mariage, François racheta la part de la terre de son beau-frère Thiboutot : 450 livres. Il lui versa 200 livres au comptant, et 100 à l’automne et 150 l’année suivante. Entre-temps, onze mois après leur mariage, une petite Marie-Angélique aurait pu venir agrémenter leur union, mais elle ne vécut à peine plus d’un mois. Continuant son dur labeur, en 1715 François offrit d’échanger les parts de la terre restante de son beau-frère Pierre en échange de terre qu’il possédait à Kamouraska, ce qu’il accepta. Ce qui fit, que notre ancêtre et sa petite famille, étaient maintenant les seuls possesseurs de la terre originale du père Thiboutot. Un fils naquit un an plus tard, en 1716, et fut baptisé François (oui, un autre1). L’année d’après, naquît Marie-Françoise, puis deux ans plus tard, en 1719, Jean-Baptiste. Marie-Catherine vit également le jour, deux ans après, soit en 1721. Était-ce suite à ce dernier accouchement que sa mère succomba? Toujours est-il qu’un mois plus tard, sa mère, Marie-Anne décédait. Notre ancêtre devint veuf, chef de famille monoparental, chose, encore une fois, proscrite à l’époque. 

Ce fut ainsi, qu’en 1721, il se trouva une nouvelle épouse d’environ 12 ans sa cadette. Ce fut Pierre Roy dit Desjardins qui lui présenta sa fille. Pierre était de l’Île d’Orléans et reçut une terre à Kamouraska où il s’installa avec celle qui devait être sa première femme, Marie-Anne Martin. Elle lui donna une fille, Marie-Françoise. Devenant veuf, seulement quelques mois après cette naissance, il se remaria avec Angélique Autin, ce qui en fit le beau-frère de François, car Angélique était la demi-sœur de Marie-Anne Thiboutot. Ainsi donc, Pierre donna à François la main de sa première fille, Marie-Françoise. Mariage de famille, d’amour ou de convenance, c’est ainsi qu’ils allèrent voir le notaire Janneau pour signer un contrat de mariage le 5 juin 1721. On y apprend que la mère de Marie-Françoise lui a laissé un héritage, qui lui servit alors de dot, soit une somme respectable de 322 livres. Ils se marièrent un peu moins que deux mois suite à son récent veuvage. C’est aussi de cet important contrat qu’est reprise la signature de notre aïeul montrée ci-haut, apposée à côté de celle du Sieur Gabriel Paradis, témoin, et de Pierre Roy.

Toujours entreprenant, en cette année 1721, soit peu après deux mois de mariage, il vit aussi une nouvelle parcelle de terre s’ajouter à celle qu’il possédait déjà. Le 28 juillet 1721, passant traité avec Jean-François Gagnon, il lui acheta un arpent de terre. Rappelons alors, qu’à ce moment, François et Marie-Françoise ont à charge 6 enfants, soient : Marie-Anne Pelletier, 12 ans, première fille de sa première femme devenue veuve, son fils François qui a 5 ans, Marie-Françoise qui a tout juste 4 ans, Jean-Baptiste, 2 ans, et sa petite sœur Marie-Catherine qui ne connaîtra jamais sa mère naturelle et qui n’a encore que quelques mois. Se joindront, après un an de mariage, la petite Marie-Madeleine, en 1722, qui sera suivie de Marie-Josèphe en 1723, Maurice naîtra, lui, en 1725.
 
Toujours en 1725, le recensement et registre de la Seigneurie de la Bouteillerie mentionne la terre de François Sirois entre celle de la veuve Hudon et de François Boucher. Il y est détaillé alors qu’il possédait une terre de 6 par 42 arpents. Sa terre comptait une maison familiale, une ferme et une étable. Il utilisait ainsi sa terre, où, sur 25 arpents, il laissait son troupeau à la pâture, et gardait 8 arpents pour la culture des céréales. Il devait alors verser 3 livres et 3 chapons de rente et 6 sols de cens. 
 
À l’instar de cette terre que leur père ne cessait de faire croître, leur famille, elle aussi, continua inexorablement de s’agrandir… Alors qu’ainsi, en 1729, naquit Augustin-Hyacinthe, l’année suivante,  son frère Joseph suivi. Et avec un rythme de naissance d’un enfant par environ deux ans, vint Pierre en 1732, puis éclora une petite Marie-Angélique en 1734, et se révéla un petit Charles, en 1736. Ils ne purent connaître beaucoup leur père. Hélas, François les quitta le 15 novembre 1737. Fait à noter, il est inscrit dans le registre de l’Église Notre-Dame-de-Liesse, à Rivière-Ouelle, qu’il est mort à l’âge d’environ 70 ans, ce qui a été co-signé par trois témoins. Cela est pourtant contraire à son année de naissance qui serait de 1683, ce qui lui donnerait environ plutôt 54 ans lors de sa mort. Nouveau mystère. Était-ce simplement une bête erreur? Paraissait-il si vieux, lui qui avait tant donné? Ou avait-il vraiment tout donné?

Parce que nos ancêtres ont enduré beaucoup dans leur parcours de vie : peu de confort et beaucoup de travail, mais surtout la maladie et parfois les famines, mais aussi la guerre. La grande invasion anglaise aura été une des plus grandes épreuves qu’auront vue les 11 enfants ayant une descendance connue de Marie-Anne, Marie-Françoise et François. En 1759, les soldats de Wolfe commirent nombres de dévastations qui seraient contraires aux conventions internationales actuelles : des crimes contre l’humanité. Il ordonna à Joseph Gorham, capitaine de Rangers américains, pour diriger une expédition de « représailles contre la population locale ». C’est ainsi qu’ils furent envoyés dévaster Baie-St-Paul, mais également ensuite: Kamouraska, Ste-Anne-de-la-Pocatière, St-Jean-Port-Joly, et ce, jusqu’à Lévis. Tout devait brûler : maisons et récoltes; et voler les animaux de ferme; et massacrer. 

Plus chanceux que les habitants de l’Île d’Orléans, nos ancêtres auraient été sauvés par la cabane des fées, une légende qui a subsistée jusqu’à nos jours. Durant cette période fatidique, des Micmacs avaient établis leurs campements sur la grève de l’anse de Ste-Anne. Ils donnèrent l’alarme à l’approche des Anglais. Lorsque les Français coururent avec leur famille pour se réfugier dans les bois et les montagnes environnantes, beaucoup allèrent se réfugier dans une grotte: la cabane des fées. En arrivant à la grotte, le premier groupe aperçut, dans un grand bruit de chute de pierres et de sifflement de vents, une vieille femme laide et difforme. Elle portait un diadème étincelant d’or et de perles, bien qu’elle fût mise d’une robe fort usée. Cette fée antique leva sa main droite, tenant une baguette d’osier, et elle fit taire tout bruit, imprimant du lieu le silence de ses pouvoirs magiques. Elle tendit sa baguette aux réfugiés, leur disant qu’ils n’auront qu’à toucher un rocher de cet instrument enchanté afin de couvrir leur nombre, avant de disparaître dans une boule de feu. Deux jours après son apparition, les Anglais partirent pour causer la même hécatombe à St-Jean-Port-Joly. Suite à ce carnage, on dénombra que quelques dizaines de décès, cette fée fut-elle responsable du peu de vie perdue? Nos ancêtres Sirois sauvèrent leur famille, ils eurent la vie sauve, mais comme tous les habitants, ils perdirent tout, retrouvant les cadavres des villageois à enterrer, sans maison pour passer l’hiver, et plus qu’une terre qu’il faudrait labourer au printemps, mais avec trop peu de semences. 

Les Sirois aujourd’hui…

Neuf générations plus tard, nous voici devant nos ordinateurs à retracer des dates, à lier les événements, à tenter de comprendre ce que nous aurons légués nos ancêtres: après leurs 11 enfants documentés ayant transmis leur nom, ils auraient été les grands-parents de 102 petits-enfants, et arrière-grands-parents de près de 600 arrière-petits-enfants. Combien de milliers sommes-nous, tous Sirois, aujourd’hui, au Québec, en Nouvelle-Angleterre, en Saskatchewan, au Manitoba, partout en Amérique, à tenir notre existence de Marie-Anne, de Marie-Françoise et de François. Elles, femmes nées de ce pays, lui simple homme venu de France en quête d’aventure et d’avenir?



Finalement, l'arbre généalogique des Sirois (Cliquez pour voir l'envergure seulement):
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Et vous, quelle est l'histoire de votre famille? :)