Pour pouvoir lutter plus efficacement, et sans doute vouloir porter un coup fatal contre le piratage et le téléchargement illégal de fichiers, une commission du Sénat américain a approuvé un texte baptisé PIPA (Protect IP Act), visant à donner à leur ministère de la justice des pouvoirs sans précédent.
Ce projet PIPA est soutenu par: l'industrie du show-business, les sociétés d'ayant-droit, les laboratoires pharmaceutiques pour leurs brevets, des compagnies de télécommunications et même Microsoft. La majorité des élus, démocrates et républicains, semblent disposés à le voter, et la Maison Blanche ne s'opposera pas à sa promulgation.
Comment cela est possible, et bien compte tenu de leur place prépondérante dans l'architecture de l'Internet et des réseaux bancaires internationaux, les Etats-Unis auraient les moyens de la mener à bien. PIPA permettra d'attaquer des sites Internet situés à l'étranger, sans se soucier de la souveraineté des États concernés. Les fonctionnaires américains pourraient identifier des sites étrangers distribuant des oeuvres piratées, puis exiger de les rendre invisibles ou partiellement inaccessibles. Les fournisseurs d'accès n'auraient plus le droit d'acheminer leur trafic, les moteurs de recherche de les référencer, les portails de publier leurs liens, les compagnies de cartes de crédit d'effectuer leurs transactions. Ils pourraient obliger les registres et les serveurs de noms de domaine (DNS), qui gèrent le système mondial d'adressage, à désactiver les adresses des sites visés. La loi autoriserait des organismes privés à porter plainte contre le propriétaire d'une adresse, et à demander à un juge qu'elle soit placée préventivement sur liste noire, avant jugement.
Une mesure surprenante, car ils annoncent en même temps qu'il est de leur devoir de créer un Internet libre sur lequel les dictatures (désignées comme leurs ennemies) ne pourront avoir de contrôle: est-ce que ce dispositif pourra aussi s'étendre à nous pour contourner la censure? Après tout, le pdg de Google l'a dit lui-même, cette mesure est digne de la Chine communiste..."Allons-y, taillons en pièces les DNS (...), mais cela créera un mauvais précédent, car un autre pays va pouvoir dire "je n'aime pas la libre parole, alors je vais couper tel ou tel DNS" - et ce pays serait la Chine."
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Très intéressant! Il faudra un jour comprendre que le nouveau combat pour les libertés individuelles s'oppose dans une certaine mesure aux droits d'auteurs.
RépondreSupprimerLes droits d'auteurs ne sont pas, à l'origine, des moyens d'accumuler du capital, mais une manière d'encourager l'innovation.
Cette manière brutale de protéger les droits d'auteurs est une dérive et une attaque contre les libertés démocratiques.