Voici la fin d'une série de 3 sujets qui s'intéressent à la provenance des fondements culturels sous des axes de vues très curieux. D'abord, le côté parental de la chose, le côté cérébral de la culture et puis finalement, la culture: une affaire d'imaginaire.
Lorsque l'on parle de la Culture, on la réfère toujours comme quelque chose de sacrée qui constitue en elle-même l'imaginaire d'un peuple, le fondement d'une nation tel qu'expliqué par le philosophe Renan. Mais peut-on alors parler de culture alors qu'elle n'a pas de peuple? Et je ne parle pas ici des cultures mortes des civilisations disparues. Je parle d'une culture étayée, mais purement imaginaire d'un peuple lui aussi imaginaire: la culture elfique.
Oui, oui! C'est bien celle du Seigneur des Anneaux par Tolkein. En tant que scientifique il a composé tout un langage pour ses créatures magiques qu'il aimait tant, les Elfes, ainsi que plusieurs dialectes le tout entouré de rituels et de magies. L'image ci-contre est le premier article de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, écrite en Tengwar.
Wiki sur les Tengwar
Site ayant adapté les Tengwar pour le français
Site amateur
Question pour faire débat:
Peut-on parler de culture alors qu'elle n'a pas de peuple?
Source image
Oui et non. La culture est un phénomène large et peu de consensus existe sur ce qu'elle est en réalité, mais une chose est sûre la culture est toujours collective. L'imaginaire de Tolkien n'a pas donné naissance à une culture à l'échelle d'un peuple, comme la culture elfique l'est pour les Elfes. Sa portée est plus limitée. Les personnes qui partagent cette représentation de la culture elfique forment plutôt une collectivité diffuse partageant une sous-culture. Il s'agit là d'un registre culturel supplémentaire que ces personnes peuvent choisir d'utiliser pour interagir avec les autres.
RépondreSupprimerNon catégorique, pour deux raisons fondamentales.
RépondreSupprimerLa première, c'est que la culture n'existe que tant qu'il existe matériellement des cerveaux humains pour l'interpréter.
En effet, si la culture se transpose dans l'écrit, c'est dans l'intellect et sur la mémoire des individus que s'exercent les raisonnements culturels. Sans cette substance intelligente (les circuits neuronaux), la culture n'est qu'artefacts inintelligibles produits par des êtres vivants.
Deuxième raison : elle est liée à la définition même du mot culture. Pris à l'échelle d'un seul individu, la culture n'existe pas, il n'existe que des connaissances et de l'expérience. C'est dans la dynamique du collectif que se révèle la culture, qui représente par essence le mouvement de création et d'intégration de connaissances, ainsi que leur interprétation et transmission par les individus. Parler de culture sans groupe est impossible puisque le terme même de culture est intrinsèquement lié à celui du groupe.
La question revient un peu à demander s'il peut exister de l'eau sans molécules d'eau.
A noter que cette nécessaire existence du groupe pour faire exister la culture humaine est un déterminant fondamental de la capacité de perception de la réalité que nous avons sur le monde et les choses.
En effet, parce que la culture se limite par elle-même au groupe humain, on peut se demander quelle réalité existe EN DEHORS de la culture humaine, et s'il nous est possible de nous la rendre intelligible...